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Chine : les Etats-Unis regardent la Chine avec un œil méfiant

Article du 14/06/2007

Après des années de croissance à deux chiffres, Pékin voudrait bien calmer le jeu. Plus facile à dire qu’à faire, semble-t-il, comme le montre les données pour le premier trimestre 2007. De facto, le PIB chinois a crû de 11,1 % sur un an au premier trimestre, selon le rapport du Bureau national de la statistique.
Le gouvernement chinois a bien conscience des dangers d’une croissance trop forte et déséquilibrée : balance des paiements déséquilibrée, liquidités excessives, dépendances vis-à-vis des partenaires commerciaux, taux d’épargne le plus élevé au monde, dépenses sociales mal réparties… De quoi faire craindre une surchauffe.
Aux Etats-Unis, ce scénario est redouté mais la diplomatie apaise le discours. Washington ne cache pas son souhait de voir la monnaie chinoise réévaluée. Pour autant, le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson a une fois de plus résisté aux pressions du Congrès pour accuser la Chine de manipuler sa monnaie et mettre en place des mesures de rétorision.
« Bien que la monnaie chinoise soit sous-évaluée », « le Trésor n’a pas pu déterminer si la politique de taux de changes de la Chine était menée dans le but d’empêcher la balance des paiements de s’équilibrer ou de s’octroyer un avantage compétitif déloyal dans le commerce mondial », estime le Trésor dans son rapport semestriel.
D’un côté, la sous-évaluation du yuan est depuis de longs mois la raison du déficit commercial américain. De l’autre, cette situation est à l’origine du gigantesque excédent de la Chine : 16,87 milliards de Dollars en avril, en progression de 61,22 % sur un an et 2007 pourrait être une année record avec une estimation de 254 milliards de Dollars.
Et Pékin observe de près les fluctuations de la monnaie chinoise car les autorités refusent de voir le cours du Yuan s’apprécier fortement par rapport au Dollar, comme il devrait le faire compte tenu du contexte économique. Elles ne veulent pas pénaliser leur commerce extérieur avec une réévaluation monétaire qui renchérirait les prix de leurs produits à l’exportation.
Pour autant, ce statu quo semble difficile à tenir à long terme. Premier risque : celui d’une bulle et d’une contagion aux autres monnaies de la région, comme le soulignait il y a quelques jours le Fond Monétaire International. Et à terme « un atterrissage brutal de l’économie chinoise », prévient le Trésor américain.
En Chine, d’une part, une croissance de cet acabit renforce la probabilité de nouvelles hausses de taux d’intérêt de la parte de la Banque centrale chinoise. Et l’hypothèse d’une hausse des taux pèse sur la Bourse, comme cela a été le cas ces jours derniers.
D’autre part, les prix à la consommation ont progressé de 3,3 % en mars, franchissant pour la première fois en plus de deux ans la barre des 3 % fixée par la Banque centrale. Ce qui vient renforcer l’idée d’un resserrement monétaire.
Enfin, le déséquilibre commercial entre la Chine et ses partenaires commerciaux (Etats-Unis, Europe, reste de l’Asie) est un sujet de friction permanent.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet
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