La Bourse de Paris va faire sa rentrée sans guère d'illusions

Malmenée cette semaine par diverses rumeurs, faute d'informations majeures, la Bourse de Paris va faire sa rentrée la semaine prochaine avec une deuxième vague de résultats pour les entreprises françaises et une nouvelle série de statistiques américaines.

Sur la semaine écoulée, marquée par une volatilité conséquente, le CAC 40 a reculé de 1,20%, pour terminer à 4.400,45 points. Depuis le début de l'année, la baisse est de 21,62%.

"Nous sommes restés dans la torpeur estivale avec assez peu de volume (d'échanges) et donc des mouvements de marché assez erratiques, qui traduisent une grande nervosité", commente Romain Boscher, responsable de la gestion actions chez Groupama Asset Management.

Sous l'effet de ces échanges restreints, qui augmentent la volatilité, l'indice vedette parisien a connu dans la semaine des évolutions conséquentes, comme la chute de 2,61% mardi ou le bond de 2,23% vendredi, "en réaction à des nouvelles pas si majeures que ça", selon M. Boscher.

Outre une remontée des cours du pétrole, revenu jusqu'à 120 dollars le baril jeudi avant de redescendre, une "nouvelle dégradation du secteur immobilier américain", avec de mauvais chiffres de mises en chantier dévoilés mardi, et le "retour de rumeurs très alarmistes sur la sphère financière", visant surtout Lehman Brothers et le couple Fannie Mae-Freddie Mac ont abattu le marché, estime Eric Galiègue, stratège chez Valquant.

"Les investisseurs se sont focalisés sur une reprise de la crise financière et le marché commence à se rendre compte que ce n'est absolument pas fini", considère-t-il.

"Le marché est toujours ballotté entre les mauvaises nouvelles qui restent à l'esprit et d'éventuelles zones d'espoir, qui viendraient plutôt du pétrole ou des changes que des financières sur lesquelles il n'y a aucun espoir à courte vue", souligne M. Boscher.

Reflux du pétrole et redressement du dollar face à l'euro sont donc par périodes "les seuls ballons d'oxygène" possibles d'un marché sans guère d'illusions sur une sortie rapide de la crise actuelle, ajoute-t-il.

Par conséquent, les nombreuses publications macroéconomiques attendues la semaine prochaine aux Etats-Unis ne devraient "guère surprendre les marchés sur la situation" de la première économie mondiale, prévient d'ores et déjà Romain Boscher.

Consommation et immobilier demeureront les deux points de focalisation, avec l'indice de confiance des consommateurs mardi et les dépenses et revenus des ménages américains vendredi, d'une part, et les ventes de logements anciens et neufs, lundi et mardi, d'autre part.

De plus, après le recul du PIB en zone euro publié la semaine dernière, les investisseurs chercheront la confirmation que la croissance américaine est restée positive mais faible au deuxième trimestre, avec une nouvelle estimation du PIB jeudi.

Du côté de l'Europe, divers indicateurs de confiance sont attendus, ainsi que les chiffres du chômage vendredi.

Par ailleurs, une nouvelle série de résultats semestriels d'entreprises françaises pourront fournir, mercredi et jeudi, un peu de matière aux investisseurs. Parmi les valeurs du CAC 40, on attend les performances de Bouygues et Accor.

Devant ce nouvel arrivage de chiffres, la place parisienne connaîtra "sûrement des rebonds, mais pas de reprise", assure M. Boscher. "On peut faire une petite remontée technique, mais on va retomber derrière", renchérit M. Galiègue.