Retour en arrière. Subissant de plein fouet la remontée du billet vert et la baisse du pétrole, le prix de l’onc d’or a touché 802,34 dollars, son niveau de décembre. En mars, les investisseurs ne juraient que par le métal jaune qui s’était propulsé au niveau historique de 1 032,70 dollars l’once. Cinq mois plus tard, le précieux métal est en désamour. Il a subi hier un décrochage particulièrement violent, perdant 33 dollars en une seule session sur le London Bullion Market.
Première explication : la devise. Une forte corrélation inverse unit la valeur de la devise américaine et celle de l’once d’or: les investisseurs achètent du métal jaune lorsque le billet vert baisse pour se prémunir contre l’inflation. Or, la monnaie américaine a nettement regagné du terrain depuis que le président de la Banque Centrale Européenne a reconnu, la semaine dernière, la matérialisation de « certains risques » pour la croissance, des propos ouvrant la voie à un assouplissement monétaire en Europe.
Autre facteur érodant la valeur de l’once d’or, le pétrole est, lui aussi, au plus bas depuis plusieurs mois : il a renoué ce matin avec le seuil de 110 dollars le baril à Londres. L’envolée des prix de l’or noir avait attisé les tensions inflationnistes et encouragé les achats d’or. A l’inverse, sa baisse tend à les décourager.
Enfin, alors que d’ordinaire les tensions géopolitiques poussent les investisseurs à trouver refuge vers l’or, le conflit avec la Géorgie n’a pas favorisé les métaux précieux comme on aurait pu s’y attendre.
Les lourdes incertitudes économiques qui pèsent sur l’économie mondiale pourraient cependant à moyen terme redonner du lustre au marché de l’or.