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EDF : L’électricien fait les gros titres de la presse

Article du 01/08/2008

Mnemo : EDF


On parle d’EDF aujourd’hui. A plusieurs titres. Tout d’abord, l’électricien français publie un bénéfice semestriel en baisse de 12 %. Ensuite, EDF demande à l’Etat une hausse des tarifs réglementés de l’électricité pour les ménages pour suivre l’inflation. Enfin, le groupe français a achoppé sur le dossier British Energy.

Un contexte difficile pour l’électricien

Pour EDF, le bénéfice net semestriel ressort en baisse de 12,2 % à 3,08 milliards d’euros. La raison : des « tension sur les coûts ». Néanmoins, « dans un contexte difficile de tension sur les coûts », EDF « affiche de solides performances, avec un Ebitda en progression organique de 3,9 % sur le semestre, portée par les activités internationales », explique le PDG d’EDF, Pierre Gadonneix, cité dans un communiqué.
EDF a dégagé au premier semestre un excédent brut d’exploitation (Ebitda) en hausse de 2 % à 9,04 milliards d’euros.
Son chiffre d’affaires progresse de 6,4 % à 32,24 milliards d’euros.
Ses investissements ont augmenté sur le semestre de 36 % à 4,11 milliards d’euros et donc sa dette (+ 11,8 %) à 18,19 milliards.

Dans son communiqué, EDF déclare poursuivre « sa stratégie de développement, notamment en renforçant ses investissements opérationnels dans la production et les réseaux, en France et à l’international ».
En France, les ventes progressent de 8 % sur la période à 17,8 milliards d’euros « en raison du dynamisme des ventes en volume auprès de la clientèle finale et, dans une moindre mesure, des évolutions de prix et de tarifs ».
L’Ebitda affiche une « progression modérée » de 1,3 % à 6,1 milliards d’euros en raison d’une « diminution des volumes nets vendus sur les marchés de gros », d’une « hausse des achats d’énergie et de combustibles, liée pour partie à un coût croissant des obligations d'achat et des pertes de réseaux » et de charges liées aux « mesures d’accompagnement de la réforme du régime des retraites et des programmes de maintenance ».

A l'international, le chiffre d’affaires semestriel augmente de 4,4 % à 14,42 milliards d’euros (+ 10,3 % en organique, c’est-à-dire hors fusions-acquisitions). L’Ebitda progresse de 3,4 % à 2,96 milliards d’euros (+ 9,2 % en organique) grâce notamment aux « hausses tarifaires et de prix » et aux « performances d’EDF Trading ».
Dans les trois pays phares du groupe, Royaume-uni, Allemagne et Italie, l’Ebitda baisse mais les ventes progressent, sauf au Royaume-uni.
Au Royaume-uni, l’Ebitda baisse de 6,7 % à 587 millions d’euros ainsi que les ventes (- 10,2 %) à 3,94 milliards, « les hausses tarifaires de janvier n’ayant que partiellement compensé la hausse des coûts de l’énergie ».
En Allemagne, l’Ebitda baisse de 1,4 % à 634 millions d’euros (+ 1,9 % en organique) en raison notamment de la cession de U-plus en mai 2007 mais les ventes augmentent de 6 % à 3,7 milliards d’euros.
En Italie, l’Ebitda recule de 9,7 % à 457 millions d’euros, pénalisé par une réduction des subventions sur les contrats régulés (avec l’Etat), la hausse des coûts des combustibles et « dans une moindre mesure » par ceux liés aux permis d’émission de CO2 mais les ventes progressent de 22,5 % à 2,81 milliards d’euros.
Dans le reste de l’Europe, l’Ebitda progresse de 30,5 % à 1,18 milliard d’euros ainsi que les ventes (+ 22,4 %) à 3,65 milliards d’euros.
A l’inverse, dans le reste du monde, l’Ebitda plonge de 42,5 % à 107 millions d’euros ainsi que les ventes (- 53,4 %) 298 millions.

EDF confirme ses objectifs annuels : une croissance organique de l’Ebitda « de l’ordre de 3 % » et un résultat net qui « pourrait ne pas progresser en 2008 par rapport à 2007 », toujours « marqué par la hausse de certains coûts d’exploitation (achats d’énergie, maintenance et transformation), et aussi par les effets de l’important programme d’investissements du groupe ».
Ces éléments « n’incluent pas l’impact financier lié à la prolongation » du tarif spécifique d’électricité (Tartam) pour les entreprises jusqu’au 30 juin 2010, précise EDF.

La main au portefeuille

Dans ce contexte, le PDG d’EDF, Pierre Gadonneix, a demandé à l’Etat une hausse des tarifs réglementés de l’électricité pour les ménages pour suivre l’inflation.
EDF a demandé au gouvernement une hausse « différenciée » des tarifs pour ses clients. Pour les ménages, cette hausse serait « au plus égale à l’inflation », qui pourrait s’établir à environ 3 % cette année, a déclaré Pierre Gadonneix lors d’une conférence de presse. Rappelons que les tarifs réglementés de l’électricité pour les particuliers ont augmenté de 1,1 % en août 2007.
Pour les autres clients d’EDF, comme les entreprises, l’augmentation « peut être supérieure » à l’inflation, a précisé le dirigeant.
La raison de cette demande : couvrir « les coûts d’exploitation et (les) volumes d’investissements » de l’entreprise, conformément au contrat de service public entre EDF et l’Etat qui stipule que la hausse de ces tarifs, fixés par l’Etat, ne peut pas dépasser l’inflation.
« Nos coûts (…) ont augmenté sous l’effet combiné de la hausse des prix des matières premières et l’accélération de notre programme de réalisation de nouvelles capacités de production, de maintenance et de développement des réseaux », a justifié Pierre Gadonneix.

Coupure de courant avec British Energy

Autre sujet brûlant pour EDF aujourd’hui. Le refus de British Energy de valider l’offre de rachat qu’avait proposée l’électricien français.
Hier soir pourtant, le conseil d’administration d’EDF a validé une offre de rachat de British Energy, selon une source proche du dossier sans en préciser le montant.
Selon l’agence financière Dow Jones, cette offre valorisait l’ensemble du groupe britannique d’électricité nucléaire à environ 15,5 milliards d’euros (12,2 milliards de livres), soit un montant de 5,45 milliards à débourser pour EDF, selon des calculs de l’AFP.
L’offre du groupe français n’a pas reçu le soutien du conseil d’administration de British Energy.
Dans son communiqué ce matin, EDF expliquait en quelques mots que « les conditions permettant un développement majeur » en Grande-Bretagne n’étaient « pas réunies », semblant renoncer au rachat du britannique British Energy mais sans faire explicitement référence au groupe visé.
Lors d’une conférence de presse à ce matin, Pierre Gadonneix a répété et précisé « qu’après des discussions approfondies (EDF estime) après avoir entendu les exigences des uns et des autres, que les conditions financières permettant un développement majeur d’EDF en Grande-Bretagne ne sont pas réunies à ce jour ». Mais il a redit sa « conviction » de devenir « un acteur majeur du renouveau du nucléaire en Grande-Bretagne ».
Depuis que le gouvernement britannique a donné son feu vert en janvier à la construction de nouvelles centrales nucléaires dans le pays, BE est convoitée car elle exploite déjà huit des dix sites nucléaires britanniques. Son rachat par EDF aurait permis au français de se renforcer en Europe et dans le nucléaire, conformément à sa stratégie. C’était donc une cible de choix pour le français qui détient près de la moitié des capacités nucléaires du continent. British Energy intéresse EDF car il exploite huit des dix sites nucléaires britanniques au moment où le gouvernement a lancé un programme de relance de l'énergie nucléaire dans le pays.

De son côté, British Energy a indiqué ce matin n’avoir pas « encore » trouvé d’accord de rachat avec EDF. Le britannique a publié un très bref communiqué à la Bourse de Londres, dans lequel il ne cite pas explicitement EDF, indiquant : « à la suite de l’annonce du 24 juillet (où British Energy avait annoncé être « en discussions avancées avec une partie », ndlr), les discussions avancées avec (cette) partie ont continué mais sans qu’un accord ait été obtenu à ce jour. Une nouvelle annonce sera faite en temps utile ».
Plusieurs informations faisaient état ces derniers jours de l’imminence d’un accord de rachat entre EDF et BE, éventuellement en partenariat avec le gazier britannique Centrica. British Energy avait confirmé jeudi dernier « être en discussions avancées avec une partie », en ajoutant toutefois que il n’y avait « aucune certitude que les discussions conduiraient à une offre pour British Energy ».
Dans son communiqué de ce matin, BE ajoute, mais c’est un classique dans ce genre d’annonces au Royaume-Uni, même quand elles ont une bonne chance de réussite : « il n’y a pas de certitude que les discussions conduiront à une offre pour British Energy ». Et alors qu’un accord semblait presque acquis hier après-midi, BE semblait un peu embarrassé ce matin et une source proche du dossier n’excluait pas la poursuite de conversations après cet échec.

Il semblerait finalement que les discussions aient achoppé sur la question du prix soulevée par de grands actionnaires. Ces derniers, cités comme Invesco et Prudential par la BBC, auraient estimé que le prix proposé par EDF - 765 pence par action comme une source proche du dossier l’a confirmé à l’AFP, soit 12,2 milliards de livres ou 15,5 milliards d’euros -, n’était pas suffisant.
Ces actionnaires estimeraient apparemment que les prix actuels du pétrole et du gaz vont rendre si intéressant le recours à l’énergie nucléaire dans les prochaines années que British Energy doit être très largement valorisé dans l’optique de ses futurs bénéfices.

Francebourse.com, avec AFP

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