Comme on s’y attendait, les majors pétrolières sont plutôt en forme. En témoignent les résultats que publient par exemple aujourd’hui Total et son homologue américain ExxonMobil.
Chez le mastodonte américain, le bénéfice courant frôle les 12 milliards de dollars. ExxonMobil engrange au deuxième trimestre le bénéfice courant le plus élevé jamais dégagé par une firme américaine. Ce bénéfice net de 11,68 milliards de dollars affiche en hausse de 14 % sur un an. Ce bénéfice a même atteint 11,97 milliards de dollars en excluant une provision de 290 millions de dollars liée à sa condamnation à 510 millions de dommages et intérêts pour la marée noire du pétrolier Exxon Valdez en Alaska.
De ce côté-ci de l’Atlantique, Total n’a pas de quoi rougir. Le groupe pétrolier français a dégagé au premier semestre 2008 un bénéfice net ajusté de 6,977 milliards d’euros en progression de 15 %. Sur le seul deuxième trimestre, le bénéfice net ajusté progresse de 20 % à 3,7 milliards d’euros tandis que le net (non ajusté) a crû de 39 % à 4,7 milliards, pour un chiffre d’affaires du deuxième trimestre en hausse de 23 % à 48,2 milliards d’euros.
Comme c’est le cas pour ExxonMobil, ce dynamisme de Total est dû aux activités d’exploration-production. « Cette performance a été portée par l’amont qui a démontré une nouvelle fois la bonne sensibilité de ses résultats à un prix des hydrocarbures élevés », a commenté le directeur général du groupe Christophe de Margerie, cité dans le communiqué.
Chez ExxonMobil, l’amont (exploration, production) a réalisé la quasi-totalité du bénéfice net avec 10,01 milliards de dollars, en hausse de 71 %. En revanche, le bénéfice du raffinage a été réduit de plus de moitié à 1,5 milliard de dollars et celui dans la chimie a reculé de 32 % à 687 millions de dollars. Total note, à l’inverse, que « les marges de raffinage en Europe se sont redressées, soutenues par la vigueur de la demande de distillats ». Mais depuis le début du troisième trimestre, remarque le groupe tricolore, « les marges de raffinage sont en retrait par rapport au niveau moyen du deuxième trimestre, tandis que les marges sur distillats sont toujours bonnes ».
Pour le pôle chimie, même topo chez les deux compagnies pétrolières, toutes proportions gardées. Le secteur Chimie de Total a pâti des faibles marges pétrochimique dues « en particulier à l’augmentation rapide des prix du naphta et la baisse de la demande sur le bassin atlantique » au deuxième trimestre. Le bénéfice net opérationnel ajusté a chuté de 56 % à 228 millions d’euros.
