Le Premier ministre israélien Ehud Olmert, affaibli par une grave affaire de corruption, a annoncé qu’il ne briguerait pas la direction de son parti Kadima à la mi-septembre et qu’il renonçait au pouvoir.
La décision d’Ehud Olmert a été annoncée de façon dramatique hier lors d’une allocution à la télévision. Il a déclaré se retirer du pouvoir pour mieux défendre son innocence face aux accusations de corruption, même s’il a reconnu avoir commis des « erreurs ». Une grave affaire de transferts illégaux de fonds à son profit a éclaté en mai. Elu au poste de Premier ministre en mars 2006, Ehud Olmert, 62 ans, est accusé par la justice israélienne d’avoir reçu illégalement des fonds en liquide d’un riche hommes d’affaires, Morris Talansky, à plusieurs reprises entendus. Le Premier ministre israélien a fermement nié toute malversation. Il a toutefois reconnu avoir reçu des fonds pour financer ses campagnes électorales, notamment à la mairie de Jérusalem en 1999 et 2003. Les nombreux scandales qui l’éclaboussent ont terni son image. Il est aussi sous le coup de quatre autres affaires de corruption. Dans la dernière en date, qui a éclaté début juillet, il est soupçonné d’escroquerie aux billets d’avions. Il aurait présenté une dizaine de factures différentes à diverses organisations de bienfaisance pour un seul et même voyage, alors qu’il était maire de Jérusalem (1996-2003), puis ministre du Commerce et de l’Industrie (2003-2006).
Cette annonce de démissioj met fin à plusieurs semaines de suspense marquées par des luttes intestines au sein du parti au pouvoir, qui ont vu la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni et le Premier ministre israélien s’entre-déchirer.
Deux successions se préparent donc : l’une à la tête du parti israélien Kadima, l’autre à la tête du pays.
Des élections primaires sont prévues pour le parti Kadima à la mi-septembre, le 17, selon les médias israéliens. Parmi les favoris, on retrouve la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni. Elle jouit d’une certaine aura en raison de l’image de droiture qu’elle dégage. Cette dernière a commencé à préparer le terrain en cas de victoire aux primaires en appelant à la composition d’un gouvernement d’union nationale. Figure également Shaul Mofaz, le ministère des Transports. Ses atouts en matière sécuritaire sont un véritable point fort pour la société israélienne.
Quelle nouvelle figure à la tête de l’état israélien ? Juste après la démission d’Ehud Olmert, dans la foulée des primaires du Kadima, le président de l’Etat, Shimon Peres, devra désigner le député le mieux placé pour constituer une majorité parlementaire, qui disposera d’une période de 28 à 42 jours pour former un gouvernement éventuellement renouvelable. Durant cette période, Ehud Olmert dirigera une gouvernement de transition, selon la législation israélienne.
Selon un sondage, rendu public hier par la chaîne de télévision privée « 10 », le chef de l’opposition de droite (Likoud) Benjamin Netanyahu serait le grand favori, en cas de législatives anticipées, pour succéder au Premier ministre Ehud Olmert. Benjamin Netanyahu l’emporterait largement face à Tzipi Livni et à Shaoul Mofaz. Le chef du Likoud a cependant exclu dans l’immédiat toute alliance avec le successeur d’Ehud Olmert à la direction du parti Kadima (centre), tout en prêchant pour de nouvelles élections.
