L’INSEE ne se montre guère rassurant. L’institut national de la statistique anticipe un nouveau recul de la demande au troisième trimestre (juillet-septembre), après une diminution sensible des demandes globale et étrangère adressées à l’industrie française au deuxième trimestre. L’enquête trimestrielle de conjoncture dans l’industrie de l’INSEE affiche un indicateur à - 7 contre 6 dans la précédente enquête d’avril et 13 en janvier. Cet indicateur mesure l’évolution prévue de la demande globale pour l’industrie manufacturière. Pour la demande étrangère, il tombe à - 4 contre 13 en avril et 16 en janvier.
Autre chiffre marquant issu de cette enquête trimestrielle réalisée auprès d’environ 4 000 entreprises : le taux d’utilisation des capacités a diminué à 84,4 % contre 85,3 % en avril, se rapprochant de son niveau de longue période.
L’INSEE note l’inquiétude des chefs d’entreprise interrogés qui pourraient procéder à une nouvelle baisse des effectifs industriels.
Par ailleurs, la hausse des prix à la production dans l’industrie pour le marché français continue sur sa lancé : + 0,7 % en juin, après + 1,3 % en mai, + 0,8 % en avril et + 0,5 % en mars. L’INSEE note que le gain de 1,3 % en mai est le plus élevé enregistré depuis le début des relevés en 1999. Par rapport à juin 2007, la hausse des prix producteurs ressort à 7,3 %.
Hors énergie et industries agroalimentaires, les prix ont augmenté de 0,4 % en juin après + 0,3 % en mai, + 0,4 % en avril et + 0,3 % en mars. Leur niveau dépasse de 2,4 % celui de juin 2007.
En juin, les prix des produits énergétiques ont augmenté de 2,1 % par rapport à mai et de 22 % sur un an, reflétant une hausse de 3,7 % des prix des combustibles et carburants alors que les prix de l'électricité sont restés stables.
Dans les industries agroalimentaires, les prix ont augmenté de 0,1 % en juin et de 9,1 % sur un an.
Les prix d'achat à l’importation ont augmenté de 0,7 % dans l’industrie en juin, après + 1,7% en mai, + 0,7 % en avril et + 0,2 % en mars, affichant sur un an une hausse de 6,2%. Hors énergie et alimentation, ils sont en hausse de + 0,2 % sur un mois et retrouvent leur niveau de juin 2007.
Dans le secteur de la construction, les nouvelles ne sont pas bonnes non plus. Les mises en chantier de logements ont baissé entre avril et juin de 28,2 % à 79 220 unités et les permis de construire de 15,3 % à 115 880 unités, a annoncé le ministère de l’Ecologie.
Sur les 12 derniers mois, le nombre de mises en chantier est en repli de 6,5 % à 394 859 unités. Le nombre de permis recule de 11,5 % à 503 471 unités. Pour la première fois depuis septembre 2005, le seuil des 400 000 mises en chantier n’est pas atteint, relève le ministère. Un chiffre d’autant plus inquiétant que l’objectif du gouvernement est de construire 500 000 logements par an. Cependant, le ministère assure que « le nombre de mises en chantier est vraisemblablement sous-estimé, surtout pour l’habitat individuel ».
Concernant les mises en chantier, les logements individuels régressent fortement sur les trois derniers mois de 35,6 % à 36 851 unités et de 12,4 % sur un an à 200 859 unités. Les logements collectifs baissent de 20,9 % sur le trimestre à 37 638 unités mais continuent à progresser sur un an de 1,1 % à 174.749 unités.
Ce contexte se ressent bien évidemment chez les consommateurs français qui n’ont guère le moral. Toujours selon l’INSEE, le moral des ménages français a encore chuté de deux points en juillet. Il s’agit de la treizième baisse consécutive de cet indicateur, qui existe sous cette forme depuis 1987. Il s’établit à - 48 contre - 46 en juin, à son niveau le plus bas depuis 1987, en données corrigées des variations saisonnières.
Au mois de juillet, l’opinion des ménages sur le niveau de vie en France a continué de se dégrader, qu’il s’agisse de son évolution passée (qui passe de - 79 à - 83) ou future (de - 57 à - 60). Leur opinion sur l’évolution passée de leur situation financière personnelle s’est également détériorée (passant de - 35 à - 37).
L’opinion des ménages sur les perspectives d’évolution du chômage se dégrade nettement en juillet.
En revanche, les ménages sont plus optimistes concernant ses perspectives d’évolution (de - 23 à - 21). Ils sont un peu plus nombreux à estimer être capables d’épargner dans les prochains mois.