France Bourse
Abonnez-vous

Energie : L’EPR avive la concurrence entre EDF et GDF Suez

Article du 04/07/2008

L’annonce présidentielle d’un deuxième projet de réacteur nucléaire de troisième génération EPR devrait aviver la concurrence entre EDF, principal exploitant des centrales françaises, et GDF Suez qui veut aussi développer des centrales de ce type.
Hier, Nicolas Sarkozy est resté vague sur le projet, il a seulement souhaité qu’une décision d’implantation soit prise « d’ici à 2009 » et que la « première pierre soit posée en 2011 ».
Ce réacteur à eau sous pression (European Pressurised water Reactor) est issu d’une technologie franco-allemande développée par Areva. La question que tout le monde se pose est donc désormais : qui exploitera ce nouveau réacteur ?
EDF se dit prêt à « s’engager dans ce projet ». L’énergéticien construit actuellement l’autre EPR en chantier en France, à Flamanville (Manche). Cette centrale doit entrer en service en 2012 et sera exploitée par EDF et l’italien Enel.
Mais EDF, qui exploite les 58 réacteurs de deuxième génération actuellement en fonctionnement en France, devra compter à partir de la mi-juillet sur un concurrent de taille, GDF Suez. Ce nouveau mastodonte, issu de la fusion entre le groupe d’énergie, d’eau et de déchets Suez et Gaz de France, entend exploiter une centrale nucléaire de nouvelle génération en Europe et décidera en 2009 du lieu d’implantation. Suez a déjà conclu en janvier un partenariat avec Areva et Total pour proposer deux EPR aux Emirats Arabes Unis, a embauché 700 ingénieurs du secteur en 2007 et prévoit d’en embaucher 700 autres. Suez exploite déjà sept réacteurs nucléaires de deuxième génération en Belgique ainsi que des tranches nucléaires en France.
Qu’en pensent les analystes ? Pour Colette Lewiner du cabinet Cap Gemini, EDF « doit d’abord améliorer la disponibilité de ses réacteurs » actuels, dont le taux d’utilisation a chuté à 80,2 % en 2007, contre 90 % pour Suez, avant de se lancer dans un tel projet. En outre, EDF considère, selon elle, « que la France a surtout besoin de centrales de pointe » comme les centrales à gaz ou à charbon, plus facilement mobilisables qu’une centrale nucléaire pour répondre aux fortes demandes.
Pour l’analyste du CM-CIC, Patrice Lambert de Diesbach, « le mieux placé pour ce deuxième EPR est GDF-Suez » qui constituerait « l’alternative nucléaire française à EDF ».
La construction d’un deuxième EPR se justifie par « un contexte d’augmentation de la demande d’électricité » et les « contraintes liées au réchauffement climatique », explique EDF. L’électricité nucléaire émet beaucoup moins de CO2 que celle fabriquée avec du charbon ou du gaz et cette électricité est, selon Nicolas Sarkozy, 30 à 50 % moins chère que l’électricité d’une centrale à gaz ou au charbon.
Colette Lewiner soutient pour sa part qu’un nouvel EPR permettra à la France d’ « exporter davantage » d’électricité vers ses voisins. Mais cela nécessitera de « renforcer les interconnexions », ces lignes électriques permettant l’échange entre deux pays. Un des points faibles de l’Europe de la libéralisation du marché de l’énergie.


Francebourse.com, avec AFP


Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Suivi de recommandation
Recommandation
Suivi de recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales