« La croissance mondiale devrait se stabiliser autour de 4 % en 2008 ». Telle est l’analyse du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, dévoilée ce matin au cours d’une conférence de presse pour présenter la lettre qu’il a écrite au président de la République.
La crise immobilière et la « forte hausse des matières premières » ont laissé penser que « le cycle économique mondial, porteur jusque-là, allait se renverser », a expliqué Christian Noyer. « Certains ont même envisagé une récession aux Etats-Unis » mais « le retournement ne s’est pas produit », les Etats-Unis étant entrés selon le gouverneur dans une « période de croissance ralentie, et non une récession ». Du coup, « la croissance mondiale devrait se stabiliser autour de 4 % en 2008 ».
Mais cette croissance reste soumise à de nombreux risques. Christian Noyer a cité « celui d’une baisse plus brutale que prévu de la consommation provoquée par la baisse des prix de l’immobilier ; celui d’une poursuite de l’accélération du renchérissement des matières premières ». « La mondialisation a cessé, probablement pour une longue période, d’être spontanément désinflationniste » et les prix des matières premières paraissent désormais « tendanciellement orientés à la hausse », juge-t-il.
Autre risque non moins important : celui « d’une extension de la crise financière contribuant au ralentissement de la croissance dans les économies réelles ».
Preuve en est de ce contexte rempli d’incertitudes pesantes : l’économie européenne est « entrée au second semestre 2007 dans une phase de forte incertitude qui pèse sur les perspectives de croissance », analyse le gouverneur de la Banque de France.