Devises : Washington semble finalement décidé à donner un coup de pouce au dollar
Article du 13/06/2008
Pendant des années, les Etats-Unis ont appelé de leurs voeux un « dollar fort », sans vraiment être crus par quiconque. Mais, alors que l’inflation devient une préoccupation mondiale majeure, les marchés commencent à prendre ces déclarations au sérieux.
Même si la question des changes ne figure pas officiellement au programme de la réunion des ministres des Finances du G8 qui s’ouvre aujourd’hui au Japon, elle sera probablement abordée au cours des discussions.
Pendant longtemps, les marchés ont considéré que les dirigeants américains s’accommodaient très bien d’un billet vert faible. Mais, si un dollar déprécié dope les exportations américaines, il contribue aussi à importer de l’inflation aux Etats-Unis. Et, alors que la flambée des cours du pétrole fait peser une menace supplémentaire sur l’économie américaine déjà affectée par la crise du crédit, Washington semble maintenant pressé de donner un coup de fouet à sa devise, estiment les analystes.
Si les Etats-Unis s’étaient, lors des dernières réunions du « G8 Finances », abstenus de parler haut et fort en faveur du dollar fort, cela pourrait changer à Osaka en raison de la nécessité, pour les responsables américains, de maintenir l’inflation sous contrôle dans l’espoir d’échapper à une hausse des taux d’intérêt qui compromettrait la reprise économique.
Le dirigeant de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, a récemment musclé son discours anti-inflationniste. Le président américain George W. Bush, en tournée en Europe, a affirmé qu’il souhaitait une appréciation du dollar. Et son secrétaire au Trésor Henry Paulson n’a pas écarté la possibilité d’une intervention sur le marché des changes pour redresser le billet vert. Autant de manifestations nouvelles de la volonté politique américaine d’apporter des réponses à la glissade du dollar.
Les déclarations faites en la matière à Osaka devraient être de première importance.
