Discriminations : La Halde épingle quelques grandes entreprises françaises
Article du 11/06/2008
Accor, Crédit agricole et Mercuri Urval : la Halde (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations) a relevé des pratiques discriminatoires portant sur l’origine et l’âge, à l’issue de tests à l’embauche dans ces trois grands groupes français. Une annonce qui fait l’effet d’une bombe. Les entreprises nommément citées par Louis Schweitzer, le président de la Halde, se sont empressées de contester cette étude réalisée par la société Arirs et dirigée par le sociologue Jean-François Amadieu.
L’étude statistique - n’impliquant pas de personnes réelles et, à ce titre, n’entraînant pas de suites judiciaires - a été réalisée auprès de 15 entreprises du CAC 40 et de 5 intermédiaires de l’emploi, tirées au sort, entre juillet et décembre 2007. Il s’agissait pour les entreprises d’Accor, des AGF, de Bouygues, du Crédit Agricole, de Danone, d’EADS, de France Telecom, de Lafarge, de Lagardère, de Pernod Ricard, de Sanofi, de Total, de Saint-Gobain, de Veolia et de Vinci. Et pour les intermédiaires de l’emploi d’Adecco, de Futurestep, de Mercuri Urval, de Manpower et de Michael Page.
La méthode employée a été celle de « l’audit par couple », préconisée par le BIT (Bureau International du travail), qui, pour chaque offre d4emploi sélectionnée, propose une ou plusieurs séries de candidatures. Chaque série comporte une candidature « discriminable » (à l’origine et à l’âge) et une candidature de « référence » (blanc, âge moyen).
Sur l’ensemble de 5 620 CV envoyés pour répondre à 1 469 offres d’emplois, il apparaît que, globalement, sur l’ensemble des entreprises, les candidats susceptibles d’être discriminés en raison de leur origine ont 22,77 % de chance en moins que les autres d’être convoqués à un entretien. Les candidats susceptibles d’être discriminés en raison de leur âge ont 42,17 % de chance en moins d'être convoqués en entretien.