La population japonaise est plus vieille que jamais selon une étude du cabinet du Premier ministre. Quelque 27,4 millions de personnes ont plus de 65 ans, dont 12,7 millions plus de 75 ans, sur une population totale de quelque 127 millions d’habitants.
Ce changement démographique n’est pas sans inquiéter les autorités japonaises sur le plan social et économique. Et les craintes d’une crise démographique se font sentir si rien n’est fait pour relancer la natalité.
Le vieillissement de la population est en effet une tendance lourde au Japon. La part des plus de 65 ans a augmenté de 0,7 point à 21,5 % en octobre 2007 par rapport à l’année précédente, un record en la matière. Et elle pourrait grimper à 40,5 % d’ici 2055 au rythme actuel.
Il faudra donc davantage de moyens financiers, matériels (maisons de retraite, centres de santé) et humains pour offrir aux retraités japonais des conditions de vie décentes. Or, de tels coûts repose sur une population active dont la proportion diminue mathématiquement. Si la prévision de 40,5 % de personnes de plus de 65 ans dans le pays d’ici 2055 se révélait exacte, cela signifierait une moyenne de 1,3 actif pour chaque retraité, contre 3,3 actifs pour chaque retraité en 2005. La population active japonaise pourrait ainsi s’établir à seulement 42,3 millions d’individus en 2050 contre 66,6 millions en 2006. Un livre blanc remis fin avril au Premier ministre Yasuo Fukuda prévient que la population active japonaise va fondre de 36 % d’ici 2050 si rien n’était fait pour relancer la natalité dans la deuxième économie mondiale.
Ce phénomène « nuira à l’économie et augmentera le coût des retraites, des soins médicaux et des dépenses sociales », avertit le rapport.
Plusieurs pistes sont évoquées dans le pays comme faire travailler les seniors. Le rapport propose de considérer « les personnes âgées en bonne santé et désirant travailler » comme une « main d’œuvre » précieuse. « Il y a d’un côté beaucoup de personnes âgées qui aimeraient travailler, et de l’autre des jeunes qui travaillent tellement qu’ils n’ont pas de temps pour leur vie privée », souligne l’étude du cabinet du Premier ministre.
La question du travail des femmes est également posée mais pour augmenter leur taux d’activité, l’Etat doit faciliter l’accès des femmes au marché du travail. En effet, au Japon, les difficultés rencontrées par les femmes pour conserver un emploi après avoir enfanté sont une des principales causes du faible taux de fécondité dans l’archipel - 1,33 enfant par femme en 2007. Le livre blanc estime que des dépenses supplémentaires de 1 500 milliards à 2 400 milliards de yens (9,4 à 15 milliards d’euros) seraient nécessaires pour accroître le nombre de garderies et introduire un système satisfaisant de congés maternité, afin de retenir les femmes sur le marché du travail.
