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Safran : Le Mexique, une terre fertile et « dollarisée »

Article du 19/05/2008

Mnemo : SAF



Le groupe français Safran vient d’ouvrir son sixième site au Mexique. A Queretaro, à 200 km au nord de Mexico, Jean-Paul Herteman a inauguré vendredi Snecma America Engine Services (SAMES), qui assure la maintenance des moteurs CFM 56-5 des Airbus A320, puis à l’horizon 2009, celle des CFM 56-7B des Boeing 737, deux moteurs construits en partenariat avec l’américain General Electric.
Une joint venture avec l’espagnol ITP permet à SAMES d’utiliser son banc d’essai, trop cher à construire. SAMES est désormais prêt à recevoir les moteurs des avions de Mexicana de Aviacion et de l’américain Northwest Airlines qui étaient jusque là envoyés en France.
Dans le cadre de sa stratégie internationale, Safran a créé six filiales au Mexique : maintenance de moteurs, train d’atterrissage, câblage, systèmes de connectique et équipements aéronautiques. Safran est devenu le premier industriel de l’aéronautique au Mexique, avec 3 800 employés répartis dans trois régions du pays.
Depuis le pôle aéronautique de Queretaro, où opèrent également le canadien Bombardier et la filiale de Safran pour la maintenance des trains d’atterrissage, SAMES envisage de couvrir à terme les besoins de tous ses clients du continent américain puis d’y assurer la maintenance de moteurs venant d’autres régions, si la capacité du site (objectif de 200 moteurs par an) le permet.
Les avantages du Mexique ? « Une main d’oeuvre qualifiée, une administration pas trop bureaucratique et efficace, un coût du travail intéressant et des coûts de revient attractifs car le peso est lié au dollar », répond le patron de Safran, qui note aussi que « la proximité des USA est intéressante ». Le Mexique, champion du libéralisme économique, est en effet lié par des traités de libre-échange avec une quarantaine de pays dont les Etats-Unis, le Canada, l’Union Européenne et le Japon.
Et Safran pourrait continuer de grossir dans ce pays, un bon terrain d’implantation en zone dollar pour une société qui cherche à limiter les effets de l’euro fort. Les délocalisations sont en effet présentées par Safran comme « la seule façon de lutter contre l’effet du dollar (...) Sur les trois dernières années, la baisse du dollar nous a coûté un milliard d’euros de résultats », estime le patron français, dans un entretien avec des journalistes mexicains. « Pour 2008, l’effet négatif sera de 700 millions d’euros », heureusement « nos gains de productivité nous permettent de compenser la baisse du dollar », assure Jean-Paul Herteman.
Le groupe Safran, né de la fusion de Snecma (motoriste et équipementier aéronautique) et Sagem (électronique de défense et télécommunications), a réalisé un chiffre d’affaires de 12 milliards d’euros en 2007.

Francebourse.com, avec AFP
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