France Bourse
Abonnez-vous

Retraites : Désaccords sur la durée de cotisations et sur la pénibilité au travail

Article du 27/03/2008
La durée de cotisation pour la retraite et la prise en compte de la pénibilité au travail continuent de faire débat mercredi, y compris au sein du gouvernement, à la veille d'une rencontre entre le ministre du travail Xavier Bertrand et les partenaires sociaux pour évoquer des mesures à propos des retraites.
Xavier Bertrand a refusé mercredi, sur France Inter, de confirmer que le gouvernement envisageait d'augmenter à 41 ans la durée de cotisation pour une retraite à taux plein, tandis que Bernard Thibault, du syndicat CGT, appelait le gouvernement à s'impliquer en faveur de la prise en compte de la pénibilité du travail.
Alors que le Premier ministre François Fillon réaffirme dans l'Express à paraître jeudi que « la loi s'appliquera » pour le passage à 41 annuités de cotisation d'ici 2012, le ministre du travail a estimé qu'il ne « laissera pas résumer » la réforme des retraites à l'allongement de la durée de cotisation. « Ce n'est pas ça seulement la question » a-t-il dit.
« Il y a des limites. On ne peut pas avoir le sentiment qu'on va travailler sans fin dans notre pays, il y a des questions liées à la santé au travail, à la sécurité au travail, il faut aussi pouvoir donner d'avantage de perspectives aux Français », a déclaré Xavier Bertrand, en réponse à une question portant sur l'augmentation envisagée de la durée de cotisation.
« Vous avez trois leviers sur les retraites, soit vous acceptez de toucher moins de pension de retraite, et personne n'en veut. Soit vous acceptez de cotiser plus et ça, ça ne fait pas de bien au pouvoir d'achat. Soit, si on vit plus longtemps, il faut accepter de cotiser un peu plus longtemps. C'était la logique de 2003, et c'est la logique de tous les pays européens », a déclaré le ministre.
« Ce qui était dit en 2003, c'est que, sauf élément nouveau, nous passerons justement à 41 ans », s'est borné à rappeler M. Bertrand, qui dit attendre les « propositions » des partenaires sociaux qu'il reçoit jeudi pour « financer » des « mesures généreuses » sur les retraites (augmentation du minimum vieillesse et des pensions de réversion) par des « mesures courageuses ».
Interrogé, lui, sur France Info, le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a souhaité une intervention du gouvernement pour la prise en compte de la pénibilité du travail, faisant un « constat d'échec » de la négociation entre syndicats et patronat, qui n'a « pas avancé d'un millimètre » en trois ans.
« En 2003, le gouvernement de l'époque nous a dit que la reconnaissance de la pénibilité du travail était une affaire de négociation entre patronat et syndicats. Trois ans après, on fait le constat d'un échec de cette négociation. Comment le gouvernement va-t-il raisonner ? Va-t-il continuer à faire jouer la montre ? Il faut maintenant que le pouvoir politique intervienne sur cette revendication », a-t-il estimé sur France Info.
Bernard Thibault a indiqué qu'il ferait le point jeudi sur l' « opinion » du ministre du Travail Xavier Bertrand, lors de la réunion des partenaires sociaux pour le début du rendez-vous 2008 sur les retraites.
La 17e séance de négociation entre syndicats et patronat, qui s'est déroulée mardi, a abouti à « un constat d'échec au point que nous nous posons la question de l'utilité d'aller à la 18e réunion puisque depuis trois ans nous n'avons pas avancé d'un millimètre », a-t-il expliqué.
« Les entreprises disent qu'elles ne mettront pas un euro de plus pour la reconnaissance de la pénibilité au travail. C'est assez savoureux: c'est en quelque sorte à la collectivité nationale de faire face à ce besoin de reconnaissance au départ anticipé si elle accepte de le reconnaître mais les entreprises ne mettront pas un euro de plus », a lancé le leader cégétiste.
Or la CGT souhaite que « le droit au départ à 60 ans demeure le repère commun mais aussi la reconnaissance de la pénibilité du travail ». « Toutes les enquêtes montrent que suivant la pénibilité du métier l'espérance de vie n'est pas identique. Les ouvriers travaillant en 3x8, sur des travaux physiques particulièrement pénibles, sont plus usés et ont une espérance de vie en moyenne inférieure de sept années » par rapport aux cadres, a rappelé Bernard Thibault.

Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Suivi de recommandation
Recommandation
Suivi de recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales