A l’occasion de la publications de ses prévisions intérimaires, l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) prévient : l’inflation en zone euro est dangereuse. La hausse de l’inflation de base, hors prix de l’énergie et de l’alimentation, est élevée, particulièrement dans la zone euro, ce qui pourrait « coûter assez cher » en termes de croissance, a estimé l’économiste en chef de l’OCDE, Jurgen Elmeskov jeudi.
Il faut dire que l’inflation a atteint 3,3 % en février, rappelle l’OCDE, ce qui constituait son plus haut niveau depuis plus de dix ans. « Cette poussée de l’inflation pourrait mener à un décrochage des pressions inflationnistes qui pourrait coûter assez cher », a expliqué l’expert.
Des propos à même de conforter la Banque Centrale Européenne dans son action, elle qui vise prioritairement la lutte contre l’inflation avec un objectif inférieur ou égal à 2 %.
L’OCDE estime en revanche que la hausse de l’euro aura des « effets limités » sur la croissance économique en zone euro. « Une appréciation de l’euro aura des effets négatifs sur les exportations européennes et positifs sur les importations », a reconnu son économiste en chef. « Mais les effets sont assez limités sur le PIB ».
Pour l’heure, l’organisation laisse donc quasiment inchangées ses prévisions de croissance pour la zone euro pour le premier semestre 2008 : 0,5% au premier trimestre et 0,4% au deuxième contre respectivement 0,4 % et 0,5 % dans le précédent rapport.
Toutefois, l’OCDE précise que ces prévisions intérimaires pourraient être révisées ultérieurement et font l’objet d’un « biais baissier ». La prévision pour l'année 2008, actuellement à 1,9 %, sera également revue en mai. La croissance de la zone euro devrait rester « dans le bas de son potentiel pendant un certain temps », à savoir inférieure à 2 % par an, indique le rapport.
