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Bourse de Paris : Ouverture en baisse après trois séances qui ont terminé dans le vert

Article du 15/02/2008

Mnemo : PXI


La Bourse de Paris a ouvert en baisse ce matin : l’indice CAC 40 perdait 0,02 % à 4 857,49 points.

Hier, la Bourse de Paris a péniblement arraché une troisième séance consécutive de hausse, le CAC 40 grappillant finalement 0,07 % dans un marché très nerveux malgré plusieurs bons résultats d’entreprises et des indicateurs économiques plutôt meilleurs que prévu.
Le CAC a ouvert en nette hausse hier matin et a passé toute la journée dans le vert, mais l’indice a failli finir en baisse, un brutal retournement de tendance dans le sillage de Wall Street l’entraînant dans le rouge en toute fin de séance et annulant finalement l’essentiel des gains de la journée.
En clôture, l’indice parisien a gagné 3,25 points à 4 858,65 points, dans un volume de transactions de 7,093 milliards d’euros. C’est la première fois de l’année que l’indice parisien vedette enchaîne trois séances de hausse d’affilée.

Hier soir également, Londres a cédé 0,01 %, Francfort 0,16 % et l’Eurostoxx 50 0,14 %.

La Fed ne rassure pas les marchés

Wall Street a de son côté terminé en nette baisse, à cause du pessimisme de la Réserve fédérale américaine.
Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a abandonné 1,40 % à 12 376,98 points et l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, 1,74 % à 2 332,54 points, selon les chiffres définitifs de clôture. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a reculé de 1,34 % à 1 348,86 points.
En effet, le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, a dressé hier un tableau assombri des perspectives de l’économie américaine. Auditionné devant la commission bancaire du Sénat américain, avec le secrétaire au Trésor Henry Paulson, Ben Bernanke a de nouveau pronostiqué une période de croissance « lente » aux Etats-Unis. L’amélioration ne serait pas à attendre avant la fin de l’année. « Pour le moment, mon scénario de base prévoit une période de croissance lente, suivie par une croissance un peu plus forte d’ici la fin de l’année lorsque les effets du plan de relance monétaire et budgétaire commenceront à se faire sentir », a affirmé Ben Bernanke devant le Sénat.
Le patron de la Fed s’est redit prêt à baisser les taux d’intérêt en cas de dégradation de l’économie car certains risquent pèsent encore, citant une détérioration plus marquée que prévu de la crise immobilière ou de la situation de l’emploi, ou encore un nouveau resserrement du crédit.
La banque centrale va de toute façon d’ici une semaine actualiser ses prévisions, lesquelles « montreront des projections de croissance plus faibles ». Et le comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) « agira en temps voulu, et si besoin est, pour contrer ces risques », a-t-il ajouté, répétant une phrase déjà présente dans le dernier communiqué de la banque centrale. Depuis l’été, la Fed a déjà baissé son taux directeur de 2,25 points, à 3 %, avec une réduction spectaculaire de 1,25 point en l’espace de huit jours en janvier.
Enfin, Ben Bernanke a également dit s’attendre à de nouvelles dépréciations d’actifs de la part des banques aux Etats-Unis mais a exclu un risque d’insolvabilité.
Les réactions. « Bernanke n’a jamais été aussi près de dire qu’on se dirigeait vers une récession et cela a mis un coup au marché », a commenté Mace Blicksilver, analyste de Marblehead Asset Management, ajoutant que le repli boursier était amplifié par l’expiration d’options intervenant aujourd’hui.
Le ton pessimiste du patron de la banque centrale américaine a totalement occulté des chiffres économiques « pas si mauvais que ça », selon Dick Green, analyste de Briefing.com. En effet, après une hausse surprise des ventes de détail, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont encore baissé tandis que le déficit commercial des Etats-Unis a été réduit en 2007 pour la première fois en six ans.
Mais, par ailleurs, les perspectives du marché du crédit ont été davantage noircies avec la perte par FGIC, l’un des trois grands rehausseurs de crédit américains, de sa dernière note « AAA », nécessaire à l’exercice de son activité. L’agence Moody’s a décidé d’abaisser sa note jugeant ses fonds propres insuffisants.

Quid de la croissance en France ?

En Europe, les marchés ont pris connaissance hier de la croissance de l’économie de la zone euro - 2,7 % en 2007, supérieure à celle des Etats-Unis pour la première fois depuis 2001. Au quatrième trimestre, le PIB a augmenté de 0,4 % par rapport au trimestre précédent, proche de ce qu’attendaient les économistes.
La croissance de la France n’a elle pas réussi à accrocher la barre symbolique des 2 % en 2007, après 0,3 % au quatrième trimestre. Selon les résultats de l’INSEE, le PIB tricolore a progressé de 1,9 % en 2007 (+ 2,2 % en 2006), un chiffre conforme à ses dernières prévisions.
Avec 1,9 %, « le pire a été évité et le gouvernement sauve l’honneur », estime Nicolas Bouzou, économiste au cabinet Asterès.
« Sur 2007, on est de nouveau avec une croissance autour de 2 %, c'est la tendance de l’économie française depuis quatre ans », indique Eric Dubois, chef de la conjoncture à l’INSEE. « Le commerce extérieur continue de tirer la croissance vers le bas, même si la contribution négative a été moins forte qu’en 2004 ou 2005 », souligne-t-il. Le déficit commercial de la France a pourtant battu un record historique l’an dernier avec plus de 39 milliards d’euros, amputant la croissance de 0,3 point de PIB, tandis que la consommation des ménages rapportait dans le même temps 1,2 point.
C’est précisément sur la tenue de la consommation, principal pilier de la croissance en France ces dernières années, que portent les principales interrogations pour 2008. « Au cours du quatrième trimestre, la demande intérieure totale n’a progressé que de 0,1 % », sa plus mauvaise performance depuis cinq ans, relève Marc Touati (Global Equities), pour qui « la dynamique de croissance intérieure est bien en train de s’affaisser ».
Après avoir longtemps affirmé que la croissance atteindrait au moins 2,25 %, le gouvernement a reconnu depuis quelques semaines qu’elle serait « autour de 2 % », voire légèrement inférieure.
Troisième moteur de la croissance, l’investissement est resté dynamique, surtout du côté des entreprises (+ 4,9 % en 2007), contribuant au total à un gain de 0,8 point de PIB.
L’INSEE s’attend par ailleurs à un pic d’inflation en début d’année 2008 qui va peser sur le revenu et pourrait avoir un impact sur la consommation des ménages. Mais « depuis deux ou trois ans, quelle que soit la fluctuation du revenu, la consommation des ménages reste sur un rythme annuel à peu près régulier de 2 % », avec un taux d’épargne particulièrement élevé, relève Eric Dubois. En 2007, le pouvoir d’achat des ménages aurait progressé d’environ 3,3 % en moyenne tandis que la consommation a gagné 2,1 %.
Au premier trimestre, la croissance du PIB français devrait être de 0,5 %, selon une première estimation de la Banque de France. Cela porterait l’acquis de croissance pour 2008 (le niveau de croissance dont on est sûr qu’il sera atteint, sauf en cas de récession au cours des trimestres suivants) à 1,2 % à la fin du premier trimestre.
L’indicateur du climat des affaires dans l’industrie, publié conjointement par la Banque de France, progresse à 107 en janvier 2008 contre 106 en décembre 2007.
Autres chiffres de la journée : l’emploi salarié dans le secteur concurrentiel a progressé de 0,4 % au quatrième trimestre (+ 60 000 postes) et de + 1,9 % par rapport à 2006 (+ 298 000), dépassant les 16 millions de salariés fin décembre, selon des chiffres provisoires diffusés par le ministère de l’Emploi. Sur l’ensemble de l’année, cela signifie que l’économie française a créé plus d’emplois qu’elle n’en a détruit et dépassé sa performance de 2006 (+ 230 000), les économistes tablant sur un ralentissement en 2008.
Par secteurs d’activité, la construction s’illustre par son dynamisme : + 4,5 % sur un an.
Mais ce sont surtout les services qui permettent de faire le plein d’emplois : le secteur tertiaire a ainsi enregistré + 2,7 % sur un an (+ 282 400). Pour l’industrie, l’hémorragie d’emplois stables continue, avec une baisse de - 0,5 % au dernier trimestre et - 1,3 % sur l'année.
A noter que les nombreux emplois d’intérimaires se rangent dans la catégorie tertiaire, même quand il s’agit de missions d’intérim effectuées dans l’industrie ou le bâtiment. La création d’emplois en intérim a atteint 5,8 % (+ 36 200) sur l’année.
Les résultats définitifs seront publiés en mars.
Autre information livrée par le ministère de l’Emploi : la durée hebdomadaire collective moyenne du travail est restée stable à 35,6 heures à la fin décembre alors que la loi favorisant les heures supplémentaires est entrée en vigueur. La durée moyenne du travail est la même depuis cinq ans.
Enfin, l’indice du salaire mensuel de base (SMB) a progressé de 0,3 % au dernier trimestre et de 2,6 % en 2007, soit un gain de pouvoir d’achat limité à 0,1 point compte tenu de l’inflation, selon des chiffres provisoires du ministère de l’Emploi.
L’indice du salaire horaire de base des ouvriers (SHBO), l’une des composantes de la revalorisation annuelle du Smic, a progressé de 0,3 % et de 2,8 % sur l’année, selon le ministère qui ne précise pas le gain de pouvoir d'achat entraîné pour ces salariés.

Des inquiétudes en Asie

En Asie, la Bourse de Tokyo a clôturé en léger repli de 0,03 % à 13 622 points, après le nouveau statu quo de la Banque du Japon et au lendemain de chiffre de la croissance plutôt rassurant dans l’archipel pour le quatrième trimestre.
La BoJ a, comme prévu, laissé inchangé à 0,5 % son taux d’intervention.
Le gouverneur de la Banque du Japon a en effet déclaré que les incertitudes sur la conjoncture économique mondiale en général et des Etats-Unis en particulier allaient croissant. Il a ajouté que la croissance de l’économie nippone était à peine au niveau de son potentiel, voire légèrement inférieure.
Shanghai a pour sa part fini en baisse de 1,21 %, Séoul de 0,16 %. Hong Kong a par contre progressé de 0,55 %.



Aujourd’hui, les opérateurs de marché seront attentifs aux nombreux résultats d’entreprises dont Euler Hermes, Michelin, Pages Jaunes, Air Liquide, Atos Origin, Arkema…
Du côté des statistiques à surveiller :
- en zone euro : la balance commerciale pour décembre
- aux Etats-Unis : les prrix à l’importation en janvier, l’indice Empire State de la Fed de New York de février, la production industrielle pour janvier et la confiance des consommateurs du Michigan en février
- en Espagne : l’indice des prix pour le mois de janvier




Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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