Séance instable encore pour le CAC 40 aujourd’hui. L’indice parisien a même touché un point bas sous les 4 600 points peu après 14h30. Aucun secteur de la cote n’a été épargné par la purge, les gérants institutionnels voulant réduire au plus vite leur exposition sur les actions et de récupérer le maximum de « cash ».
Ce soir, le CAC termine sur une chute de 4,25 % à 4 636,75 points. Le volume de transactions est resté une nouvelle fois très élevé, à 11,9 milliards d’euros.
Au terme de cette séance, le CAC 40 affiche un recul de 17,4 % depuis le début de l’année.
Le marché européen croit de moins en moins à une baisse des taux directeurs de ce côté-ci de l’Atlantique. Le président de la BCE Jean-Claude Trichet a laissé entendre dans la matinée qu’une baisse de taux, contrairement à ce qu’a fait la Réserve fédérale américaine hier en urgence, n’était pas au programme en zone euro. Le dirigeant de l’institution reste borné sur le sujet « inflation ». Or, les opérateurs n’oublient pas que c’est une « guerre de stratégies » semblable entre la Bundesbank et la Fed qui avait provoqué le krach d’octobre 1987.
Par ailleurs, autre mauvaise nouvelle, le gouvernement allemand a abaissé à 1,7 % son objectif de PIB (contre + 2 % précédemment).
La Bourse de New York a réduit ses pertes en matinée après avoir ouvert en forte baisse (- 1,53 % pour le Dow Jones et – 2,80 % pour le Nasdaq). Le marché s’inquiète toujours de l’impact concret sur l’économie de la baisse des taux d’intérêt américains ainsi que des prévisions décevantes d’Apple et les annonces de Motorola.
Ce soir, le Dow Jones abandonne 1,41 % à 11 802,19 points et le Nasdaq 2,66 % à 2 231,38 points.
Les investisseurs restent sur leurs gardes, de nombreux nuages noirs continuant à planer sur l’économie mondiale. « La ferme action de la Fed a commencé par soulager, mais les investisseurs doivent encore vivre avec la crainte d’une récession américaine », estime Kang Mun-Seong, analyste chez Korea Investment & Securities.
Trois grands journaux économiques internationaux, The Economist, le Financial Times et le Wall Street Journal se demandaient d’ailleurs ce matin si la Fed n’avait pas cédé à la panique en baissant ses taux aussi fortement et rapidement.
Un peu avant la clôture à Paris, l’euro dévissait face au billet vert (- 0,51 % à 1,456 dollar pour un euro).
Du côté du pétrole, c’est aussi le recul dans le sillage des Bourses. La crainte d’une récession américaine voire mondiale est de mauvais augure pour la demande de pétrole.
