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Venezuela : "non" à la réforme de la Constitution d'Hugo Chavez

Article du 03/12/2007
Premier revers électoral pour Hugo Chavez, depuis son élection en 1999 à la tête du Vénézuéla. Dimanche, les Vénézuéliens ont dit « non » au référendum sur la réforme constitutionnelle. Le président voulait instaurer un Etat socialiste et renforcer ses pouvoirs en autorisant de se présenter sans limite de mandats à la présidentielle et à censurer la presse en cas de crise.
Quelque seize millions d'électeurs ont été invités à se rendre aux urnes. Dimanche au petit matin, une sirène et un clairon militaire ont retenti pour réveiller les habitants de Caracas, bien avant l'ouverture officielle du scrutin, à 06h00 (10H00 GMT). Les bureaux de vote fermaient à 16h00 (20h00 GMT).
Elu depuis 1999 à la tête de ce puissant pays pétrolier d'Amérique latine, Hugo Chavez, ancien officier putschiste de 53 ans et grand ami des leaders cubain Fidel Castro et iranien Mahmoud Ahmadinejad, clame son intention de donner le « pouvoir au peuple » et qualifie ses opposants de « traîtres à la patrie ». Son projet de modification de la Constitution, qui prône un modèle économique de type collectiviste, divise profondément la population, y compris dans les couches populaires, bastions traditionnels du régime.
La campagne s'est déroulée dans un climat houleux, marqué par de nombreux affrontements entre les forces de l'ordre et les opposants à la réforme. Le mouvement de protestation est incarné par les étudiants qui dénoncent la mise en place une « dictature à la cubaine » et ont annoncé leur intention d'être présents dans les centres de vote pour éviter toute fraude.
Le président vénézuélien a admis lundi sa défaite. Hugo Chavez a reconnu la « tendance irréversible » en faveur du « non » à sa réforme peu après l'annonce officielle du Conseil national électoral en ce sens.
« A présent, Vénézuéliens et Vénézuélienne, faisons confiance aux institutions », a-t-il déclaré, d'un ton très calme, lors d'une conférence de presse au palais présidentiel. Il a aussi assuré que le score pour le « oui » représentait « un saut politique vers la révolution », félicitant ses partisans d'avoir voté en faveur de la réforme malgré le « bombardement médiatique » contre lui. « Ne vous sentez pas tristes ni peinés », a-t-il ajouté, à l'adresse de ses partisans. « Pour l'instant, nous n'avons pas gagné », a-t-il encore affirmé, en allusion à la formule célèbre qu'il avait prononcée après l'échec du premier coup d'Etat qu'il avait tenté le 4 février 1992.
Frappé par la limitation des mandats, l'actuel président se voit en théorie obligé de quitter son poste dans cinq ans, un affront pour celui qui affirmait durant la campagne que son règne allait durer « jusqu'en 2050 ».
L'historienne Margarita Lopez Maya a estimé que le verdict des urnes constituait une « défaite personnelle du président car il a transformé le référendum en plébiscite ». « Chavez va survivre, mais il sera forcé de repenser aux étapes de son projet et aux moyens de persuader la population », a-t-elle prédit.
Durant la campagne, le président vénézuélien a soupçonné la Maison Blanche d'attiser la contestation et menacé l' « empire américain » de le priver de pétrole en cas d'émeutes, après le référendum. Sixième pays exportateur mondial de pétrole, le Venezuela, membre de l'Opep, vend actuellement aux Etats-Unis près de 60% de sa production, qui s'élève entre 2,6 millions de barils quotidiens, selon l'Agence du département américain de l'Energie, et 3,2 millions, d'après les chiffres officiels.

Francebourse.com, avec AFP


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