La Bourse de Paris a ouvert sur un gain de 0,53 % à 5 463,07 points après avoir terminé hier soir en baisse de 0,44 % à 5 434,17 points.
Le FTSE Eurofirst 80 a cédé hier 0,31 % à 5 409,30 points.
Hier, Wall Street a retrouvé des couleurs, grâce à Citigroup. Le Dow Jones a repris 1,69 % à 12 958,44 points et le Nasdaq 1,57 % à 2 580,80 points. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a gagné 1,49 % à 1 428,23 points.
Le groupe bancaire Citigroup, en difficulté en raison de pertes massives sur les « subprime », a pesé sur la tendance de Wall Street en annonçant un investissement de 7,5 milliards de dollars en cash dans son capital par l’émirat d’Abou Dhabi. Son action, qui a perdu 30 % depuis octobre, est remontée de 1,74 % à 30,32 dollars.
Pour Peter Cardillo (Avalon Partners), la recapitalisation de Citigroup constitue certes une « bouffée d’oxygène » pour la Bourse mais elle rappelle que « les problèmes du secteur financier sont vraiment très profonds et plus graves que nous ne le pensions », nuance-t-il.
Le secteur bancaire est en proie depuis cet été à une crise financière résultant de la multiplication des défauts de paiements des ménages américains peu solvables, qui ont emprunté pour acheter leur logement à taux variables. Ce qui a obligé la plupart des banques à effectuer des dépréciations d’actifs et parfois des pertes massives, entraînant l’instabilité des Bourses mondiales qui s’interrogent sur l’ampleur des pertes des institutions financières dont certaines créances ont perdu toute valeur.
Les valeurs bancaires ont profité de l’effervescence autour de Citigroup pour refaire surface: Lehman Brothers a pris 4,25 %, JP Morgan 4,67 %, Merrill Lynch 3,59 % et Goldman Sachs 2,83 %.
L’enthousiasme généré par Citigroup a toutefois été atténué par des déclarations sombres de deux membres de la banque centrale américaine (Fed) sur la santé de l’économie américaine, tempérant le fort mouvement de rebond observé jusqu’à mi-séance, selon les analystes. Charles Plosser, président de la Fed de Philadelphie, a dit que les récentes baisses des taux d’intérêt américains avaient augmenté les risques d’inflation. Or les investisseurs espèrent un nouvel assouplissement monétaire le 11 décembre, date de la prochaine réunion de politique monétaire de la Fed.
Son homologue de Chicago a pour sa part déclaré que la crise financière actuelle pourrait donner un coup de frein aux investissements et aux dépenses liées à la consommation.
Sur le plan macro-économique, l’indice mesurant la confiance des consommateurs américains s’est effondré en novembre à 87,3 points, contre 91,5 points attendus. Il est à son plus bas niveau depuis deux ans.
Aujourd’hui, les opérateurs attendent la publication des commandes de biens durables et les ventes de logements anciens pour octobre aux Etats-Unis. Toujours outre-Atlantique, seront publiés les stocks de pétrole et le livre beige de la Fed sur l’état de santé de l’économie américaine. En Europe, les investisseurs prendront connaissance de l’évolution de la masse monétaire M3 en octobre.
A noter que l’enquête mensuelle de l’institut GfK laisse penser que le moral des ménages en Allemagne devrait encore se détériorer en décembre. L’indicateur avancé du sentiment des ménages est tombé à 4,3 pour le mois de décembre et s’inscrit ainsi à son niveau depuis janvier 2006. GfK, dans un communiqué, relève que les Allemands ont une vision globalement pessimiste de l’économie, en dépit de la baisse du chômage, et relève l’impact des craintes persistantes concernant l’inflation et les turbulences financières.
Au Japon, enfin, les ventes au détail ont augmenté de 0,8 % en octobre, selon le ministère de l’Economie, du commerce et de l’industrie.