Selon l’INSEE, le moral des industriels français a légèrement fléchi en octobre mais est resté à un niveau élevé. L’indice qui le mesure s’établit à 108 points contre 109 (chiffre révisé) en septembre.
Pour Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès, c’est le signe que « les industriels français commencent à percevoir » que « la croissance de l’économie mondiale ralentit ». Le solde d’opinion relatif aux carnets de commandes étrangers a ainsi perdu 6 points en octobre. « Il faut y voir les effets du ralentissement de la croissance aux Etats-Unis (nos importations outre-Atlantique sont orientées à la baisse), l’impact négatif de l’appréciation de l’euro par rapport au dollar et, certainement, les premiers signes tangibles de fléchissement de l’activité en zone euro (en Allemagne particulièrement). Il ne faut pas s’y tromper: les carnets de commandes étrangers vont continuer de se dégarnir à l’horizon de la fin de l’année. Il faudra attendre le rebond de l’économie américaine, à la mi-2008, pour que les choses s’améliorent », analyse l’économiste. « Les industriels ont désormais ancré à l’esprit le fait que les déterminants de la croissance mondiale sont orientés à la baisse. Ce qui, pour la croissance de l’économie française, signifie que le troisième trimestre sera plutôt bon (+ 0,6 %), mais avant un quatrième trimestre médiocre (+ 0,3 %) », conclut Nicolas Bouzou.
Selon les termes d’Alexander LAW (Xerfi), « ce n’est pas un moral d’acier, mais un moral d’airain ! Certes, l’indicateur synthétique du climat des affaires s’est très légèrement replié en octobre, retombant à 108 après 109 en septembre (révisé à la baisse d’un point). Mais eu égard à la flambée des cours des matières premières, le niveau asphyxiant de l’euro par rapport au dollar, ou encore au ralentissement de la croissance mondiale attendu pour ce quatrième trimestre, cela aurait pu être bien pire. »
Il y a tout de même de bonnes raisons d’être inquiet, précise-t-il. « Si l’optimisme affiché ne relève pas tout à fait de la méthode Coué, il n’empêche que la conjoncture sectorielle peut se retourner très vite. » Xerfi prévoit une croissance du PIB de 1,8% en 2007 comme en 2008.