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Medef : Denis Gautier-Sauvagnac renonce à son poste

Article du 16/10/2007
Le président de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) Denis Gautier-Sauvagnac, soupçonné dans des retraits suspects sur les comptes de son organisation, s'est retiré des négociations avec les syndicats sur le marché du travail, a annoncé le Medef.
« Au cours de la réunion du conseil exécutif du Medef du 15 octobre 2007, Denis Gautier-Sauvagnac a proposé de se mettre en retrait de la négociation sur la modernisation du marché du travail », indique le mouvement patronal lundi dans un communiqué.
La présidente du Medef, Laurence Parisot, « désignera dans les tout prochains jours, parmi l'équipe actuelle de négociateurs, le prochain chef de file », précise le communiqué.
Denis Gautier-Sauvagnac, responsable de premier plan du Medef, continue toutefois « de présider la commission Relations du travail et politiques de l'emploi » et de participer aux travaux du conseil exécutif de l'organisation.
Denis Gautier-Sauvagnac fait l'objet d'une enquête sur des révélations concernant des retraits suspects - d'un montant d'environ 17 millions d'euros entre 2000 et 2007 - sur des comptes de l'UIMM, la fédération la plus importante du Medef.
L'enquête vise notamment à déterminer si cet argent a eu une destination illégale, relevant d'un « abus de confiance », c'est-à-dire d'un détournement de fonds, ce que Denis Gautier-Sauvagnac nie.
Les syndicats ont espéré lundi que le retrait de Denis Gautier-Sauvagnac des négociations sur le marché du travail, où il était le chef de file du Medef, ramènerait de la sérénité dans ces discussions, et appelé à des réformes du financement et de la représentativité des partenaires sociaux.
Selon Marcel Grignard (CFDT), interrogé par l'AFP, ce retrait « lève une hypothèque sur une négociation très importante pour les salariés », car « la crédibilité des acteurs est essentielle pour sa réussite ».
Toutefois, la décision de Denis Gautier-Sauvagnac « ne règle pas le problème de fond » et il faut « que la justice aille jusqu'au bout, que le patronat de la métallurgie dise à quoi servait cet argent » retiré en liquide de ses caisses, a estimé Marcel Grignard.
Au-delà, il a insisté sur la nécessité de changer la loi sur le financement des organisations patronales et syndicales « pour les obliger à publier des comptes transparents » et « ouvrir comme convenu une négociation sur la représentativité ».
Une éventuelle réforme du financement des syndicats a été remise au coeur de l'actualité par l'affaire Gautier-Sauvagnac, des sources proches de l'enquête évoquant l'hypothèse d'un financement occulte des syndicats. Cette réforme a été demandée dès 2001 par les cinq confédérations syndicales qui avaient demandé au gouvernement de « clarifier leur statut fiscal ».
Nicolas Sarkozy s'est dit en septembre prêt « à discuter, sans tabou, du financement du paritarisme ».
Le changement des règles de représentativité syndicale, qui détermine quels syndicats sont aptes à négocier au nom des salariés, a également été remis à l'ordre du jour.
Interrogée lundi par l'AFP, Maryse Dumas (CGT) a rappelé la demande écrite, vendredi, de Bernard Thibault au patronat « d'engager rapidement des négociations sur l'évolution des règles de représentativité et de validation des accords ». Maryse Dumas a souligné que le remplacement du principal négociateur patronal ne changeait « rien à cette exigence » de réforme.
De son côté, Gabrielle Simon (CFTC) a jugé nécessaire « une réforme du mode de financement des organisations syndicales pour qu'il n'y ait plus de procès d'intention à leur encontre ». Mme Simon s'est interrogée sur le nom du remplaçant de Denis Gautier-Sauvagnac, « parce que l'important est de négocier sur la modernisation du marché du travail », ajoutant qu'il fallait « que justice soit faite ».
Bernard Van Craeynest (CFE-CGC) a salué « une décision empreinte de sagesse » au vu d'un dossier qui privait Denis Gautier-Sauvagnac de « la sérénité nécessaire pour conduire » la négociation. Il a espéré que les partenaires sociaux pourraient « continuer à travailler le plus sereinement possible » en vue d'un « accord global » sur les questions de chômage et d'emploi.
A FO, Michèle Biaggi a toutefois estimé que le retrait de Denis Gautier-Sauvagnac ne « changeait pas grand chose pour les négociations avec le Medef », soulignant qu' « un seul homme » ne faisait pas « la politique d'une organisation ».

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