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Medef : L'enquête sur Denis Gautier-Sauvagnac se poursuit

Article du 04/10/2007
Le domicile de Denis Gautier-Sauvagnac, haut responsable du Medef, a été perquisitionné ainsi que le siège de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) qu'il préside. Une enquête préliminaire du parquet de Paris sur des retraits de fonds suspects a été ouverte.
La perquisition au siège de l'UIMM, 56 rue de Wagram à Paris, qui a débuté peu avant 11H30, s'est achevée peu après 20H00. Les policiers de la brigade financière (BF) ont saisi, au domicile et dans le bureau du président de l'UIMM, un ordinateur et des documents comptables « qui restent à analyser » dans les jours à venir, a-t-on précisé de source policière.
Ces perquisitions étaient « dans la logique » de l'enquête préliminaire, a-t-on ajouté de même source. D'autres sont possibles, selon une autre source proche de l'enquête.
La BF pense avoir affaire, selon des sources proches de l'enquête, à un présumé « financement occulte classique », « d'autant plus que le financement des syndicats n'est pas encadré comme celui des partis politiques par exemple ». C'est l'hypothèse privilégiée mais elle reste à affiner après étude des documents car Denis Gautier-Sauvagnac nie, a-t-on ajouté.
Un financement « à des fins personnelles » ne paraît « pas tenir la route » mais n'est pas écarté non plus, ont poursuivi ces mêmes sources.
Interrogé mercredi sur des rumeurs selon lesquelles des syndicats, en particulier les plus petits, auraient été bénéficiaires de ces retraits, pour un montant total de 5,6 millions d'euros, le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a ironisé: « Si Denis Gautier-Sauvagnac, qui est quand même réputé pour ne pas être un ami de la CGT, se mettait en sous-main à verser de l'argent à la CGT, ça serait un scoop! ». « Il s'agirait a priori de cotisations ou d'éléments financiers liés aux cotisations patronales. Je ne pense pas que le patronat ait de gros soucis pour collecter ces cotisations (...) donc c'est a priori un problème de gestion interne à l'organisation patronale », a-t-il ajouté.
Les dirigeants de la CFE-CGC et de FO, Bernard Van Craeynest et Jean-Claude Mailly, avaient démenti lundi ces rumeurs.
Des sources proches de l'enquête estiment que la suite logique de l'enquête préliminaire doit être l'ouverture d'une information judiciaire, avec désignation d'un juge, qui pourrait s'accompagner, si les soupçons policiers se confirment, de « mesures coercitives » visant Denis Gautier-Sauvagnac.
Elles pourraient également viser la femme – « élément clé » de l'affaire - qui effectuait les retraits présumés litigieux au nombre d'une vingtaine environ, selon les mêmes sources.
L'enquête du parquet de Paris, confiée le 26 septembre à la BF, vise à déterminer si les faits dénoncés peuvent être ou non constitutifs d'un abus de confiance.
La justice a été informée de cette affaire par un « signalement » de Tracfin (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins), la cellule de lutte contre le blanchiment du ministère de l'Economie et des Finances.
Selon cette cellule, des retraits de fonds suspects de 5,6 millions d'euros en liquide auraient été opérés entre 2000 et 2007 par M. Gautier-Sauvagnac dans les caisses de l'UIMM.
Dans une résolution adoptée vendredi à l'unanimité, le bureau de l'UIMM a « réaffirmé sa totale confiance en son président et en son intégrité ».

Maintenu à son poste au Medef

De son côté, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a annoncé jeudi le maintien de Denis Gautier-Sauvagnac à la tête de la représentation du Medef dans les négociations avec les syndicats, au nom de la présomption d'innocence.
« Denis Gautier-Sauvagnac est le capitaine de cette équipe (de négociateurs patronaux). Est-ce qu'il remplit les qualités pour rester à la tête de cette équipe ? Ma réponse est clairement oui », a déclaré sur RTL Mme Parisot, qui ne s'était pas exprimée depuis la révélation de l'affaire par la presse il y a une semaine.
La présidente du Medef a justifié sa décision par la « compétence » de Denis Gautier-Sauvagnac, le fait qu'il soit en « état physique et moral pour continuer », et le respect de la présomption d'innocence.
Le maintien de Denis Gautier-Sauvagnac à ce poste dépendra toutefois des conclusions de la justice, a laissé entendre la présidente du Medef.
« S'il ne l'était pas (innocent), je suis garante de la bonne continuité des négociations mais lui-même me dirait qu'il n'est plus en état de respecter ces trois critères », a dit Laurence Parisot.
La présidente du Medef a déclaré n'avoir eu « absolument pas » connaissance des pratiques de retrait d'argent liquide et l'avoir découvert « dans la presse » la semaine dernière. Interrogée sur les destinataires de ces sommes, elle a répondu : « Je n'en ai pas la moindre idée ».
« Même si le Medef est totalement étranger à cette affaire, j'estime que c'est une affaire grave », a poursuivi la responsable patronale, jugeant « totalement incompréhensible » des « retraits de telles sommes d'argent ».
« Nombre d'organisations syndicales et professionnelles bénéficient d'un statut juridique totalement légal qui leur évite d'avoir une transparence financière, une comptabilité, qui leur évite d'avoir à rendre des compte », a observé Laurence Parisot. « C'est aberrant dans le monde d'aujourd'hui », a-t-elle jugé.
A la question d'une éventuelle « crise » au Medef à la suite de ces révélations, la présidente du mouvement a assuré que ce n'était « pas du tout » le cas.

Francebourse.com, avec AFP

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