Pétrole : Le baril s’envole au-delà des 85 dollars

Le baril de brut a franchi ce matin la barre des 85 dollars à New York et a inscrit un nouveau record historique à Londres.
Les raisons de cette flambée : le marché s'inquiète de tensions à la frontière entre la Turquie et l’Irak alors que l’offre est déjà extrêmement tendue à l’approche de l’hiver. Concernant la géopolitique, le marché craint que la production pétrolière ne soit affectée par les tensions entre la Turquie et l’Irak, « sachant que des oléoducs importants passent dans la région », explique Robert Montefusco, analyste à la maison de courtage Sucden.
Le gouvernement turc pourrait vouloir mener une opération dans le nord de l’Irak, où des rebelles séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont trouvé refuge. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s’était dit prêt la semaine dernière à faire face à la réprobation internationale au cas où son pays déciderait d’attaquer les bases du PKK en Irak. Il avait cependant souligné qu’aucune opération militaire n’était prévue dans l’immédiat, les Turcs voulant d’abord utiliser l’arme de la dissuasion.
Pourtant, l’armée turque a indiqué le week-end dernier avoir bombardé des territoires irakiens jouxtant la Turquie après une attaque à la roquette et aux armes lourdes du PKK contre un poste militaire turc proche.
Le pétrole extrait des champs de Kirkouk, dans le nord de l’Irak, est exporté via un oléoduc qui traverse cette zone avant de rejoindre le terminal turc de Ceyhan, sur la Méditerranée.
Fréquemment attaqué, ce pipeline a très souvent fermé au cours des cinq dernières années, mais une intervention militaire risque d'aggraver la situation générale au Moyen-Orient et d’apporter plus d'instabilité, ont estimé des analystes.
En outre, ces tensions interviennent à un moment où le marché s’inquiète de possibles pénuries de brut cet hiver, au vu de l’état critique des stocks aux Etats-Unis et en Europe.
Dans son rapport mensuel, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a souligné la semaine dernière la précarité de l’approvisionnement dans les pays de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE). Dans le même temps, le département américain de l’Energie (DoE) avait fait état d’un recul de 1,7 million de barils des stocks de brut la semaine achevée le 5 octobre.

Francebourse.com, avec AFP