Depuis cinq ans, la France n'avait pas connu un taux d'inflation aussi bas. Il s'élève à 1,2% seulement en septembre en rythme annualisé, dans le sillage du recul des prix du pétrole, en baisse de 4,3% en septembre.
En revanche, la cherté des loyers, dont l'indice de référence a progressé de 2,78% au deuxième trimestre 2006, continue de peser sur le portefeuille des ménages français.
Autre facteur explicatif : une concurrence accrue entre les entreprises qui les empêchent de répercuter sur leurs prix de vente la hausse de leurs coûts de production. Le consommateur est donc gagnant. "Par ailleurs, le recours de plus en plus marqué aux importations en provenance des pays à bas coûts salariaux (la part des importations françaises en provenance des pays de l'OCDE ne représente plus "que" 78 %, contre 86 % il y a dix ans) permet de baisser les prix pour les consommateurs", explique Alexandre Bourgeois, économiste chez Natexis. "L'inflation pourrait progressivement repasser sous la barre des 1 %, comme à la fin des années 90. Ce qui ne serait pas forcément une mauvaise nouvelle puisque, rappelons-le, à chaque fois que l'inflation perd du terrain, ce sont autant de gains de pouvoir d'achat que récupèrent les ménages et qui sont susceptibles d'alimenter la consommation", note Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès.
En France comme chez nos voisins, les dernières données sur l'inflation montrent son ralentissement. L'inflation européenne pourrait être ramenée à 1,7 % sur le mois. De facto, les faucons de la Banque centrale européenne auront plus de mal à justifier la hausse des taux directeurs déjà annoncée pour décembre. L'entêtement de Jean-Claude Trichet à relever les taux paraîtrait d'autant moins légitime.
Francebourse.com - Alexandra Voinchet (avec La Tribune)
