Il n'y aura finalement pas de mariage à trois entre les constructeurs automobiles General Motors, Renault et Nissan. Les négociations de rapprochement qui étaient menées depuis juillet dernier ont achopppé hier. La raison : les trois entités ne parvenaient pas à se mettre d'accord sur le montant des synergies et la répartition des bénéfices.
Carlos Ghosn, le patron de Renault, doit donc ronger son frein, lui qui était favorable à cette alliance même s'il avait été échaudé par une demande de GM. En effet, le groupe américain exigeait qu'on lui verse un droit d'entrée de plusieurs milliards de dollars, ce qu'avait refusé Carlos Ghosn.
Cet échec a été mieux accueilli côté japonais. Malgré les déboires de Nissan, le marché nippon ne voyait pas d'un très bon oeil ce rapprochement. Entre avril et juin 20065, les ventes du constructeur ont régressé de 6 % et son bénéfice d'exploitation a chuté de 25 %.
Le marché de l'automobile déprime
En France, les ventes de Nissan ont elles aussi fortement diminué : - 44 %. D'ailleurs, le marché automobile hexagonal est dans une mauvaise passe, avec un recul des 13 % des immatriculations pour le mois de septembre, selon le Comité des constructeurs français d'automobile (CCFA). Et l'on pourrait ne pas dépasser le seuil des deux millions de véhicules vendus pour 2006.
Les voitures françaises marquent aussi le pas : Renault recule de 22,1 %, affichant ainsi le repli le plus important, juste devant Citroën (- 21,6 %). Seul l'italien Fiat est en progression.
Seul heureux au tableau : Rick Wagoner, le patron de Genral Motors, pour qui cette rupture de fiançailles marque la victoire sur son actionnaire Kirk Kerkorian. C'est en effet ce dernier qui poussait au rapprochement. GM n'est pas pour autant tranquille. En 2005, il a subi les partes les plus importantes de toute l'histoire de l'automobile, de l'ordre de 10,5 milliards de dollars.
En bourse, les titres des trois constructeurs restent stables.
