Iran : Nicolas Sarkozy ne veut pas entendre parler de guerre
Article du 24/09/2007
La position de la France : « pas d'arme nucléaire pour l'Iran », a déclaré Nicolas Sarkozy au New York Times lors d’un entretien accordé à l’Elysée. « L'arsenal des sanctions pour les convaincre : la négociation, la discussion, la fermeté. Et je ne veux pas entendre parler d'autre chose qui n'apporterait rien à la discussion aujourd'hui », a-t-il ajouté se démarquant ainsi du ministre français des Affaires étrangères.
Bernard Kouchner avait en effet affirmé que le monde devait « se préparer au pire », c’est-à-dire à la possibilité d’une « guerre » avec l'Iran. Des propos qui avaient déclenché une vague d'inquiétudes et de critiques mais dont Bernard Kouchner s’était défendu. Le patron du Quai d’Orsay a dénoncé une « manipulation » de la presse qui aurait mal compris ses déclarations. « On m'a posé la question: cela veut dire quoi s'attendre au pire? J’ai dit le pire ce serait la guerre, je n'ai pas dit le mieux ce serait la guerre », a-t-il expliqué.
Pour sa part, Nicolas Sarkozy n’utilise pas le terme « guerre ». « Entre la soumission et la guerre, il y a une palette de situations, de solutions qui existent comme le renforcement des sanctions qui finiront par produire leurs effets », a estimé le chef d’Etat. Autre mise au point avec Bernard Kouchner : « Les conditions d'un voyage aujourd'hui à Téhéran ne sont pas remplies », pense Nicolas Sarkozy. « Dans les couloirs de l'ONU, on peut discuter. Un voyage à Téhéran, c'est autre chose ».
Mais pour l’heure, aucune rencontre ne semble prévue avec le président iranien qui doit, comme Nicolas Sarkozy, se rendre à New York pour le sommet de l'ONU sur le changement climatique.
Le président français a par ailleurs insisté sur l’amitié franco-américaine. « Je veux dire au peuple américain que les Français sont leurs amis. Nous ne sommes pas de simples alliés. Nous sommes amis. Je suis fier d’être l’ami des Américains », a-t-il déclaré.
Selon le quotidien américain, le président « considère que la France et les Etats-Unis sont sur le même pied d’égalité, et quelque part, meilleurs que beaucoup d’autres parce qu’il pense que leurs valeurs sont universelles et donc destinées à ‘rayonner’ à travers le monde. »
Nicolas Sarkozy, que le New York Times décrit comme « un Français pressé », « sans arrêt en mouvement » et qui « se risque à revendiquer le leadership de l’Europe », aurait indiqué aux deux journalistes américains venus l’interviewer : « J’ai un chouette boulot ».