Ségolène Royal – Lionel Jospin : l’affrontement verbal
Article du 18/09/2007
Les deux ténors du PS montent en gamme. Hier, le journal Libération publiait quelques bonnes feuilles de l’ouvrage de Lionel Jospin qui doit sortir le 24 septembre prochain.
Dans « L’impasse », l’ancien Premier ministre socialiste, vaincu en demi-finale de l’élection présidentielle de 2002, parle de Ségolène Royal comme de la candidate qui était « la moins capable de gagner » cette année. Lionel Jospin tire à boulets rouges sur la présidente de la région Poitou-Charentes. Il estime que Ségolène Royal n’était pas en mesure de l’emporter « non pas parce qu’elle était une femme, mais parce que j’avais pu me faire une idée assez exacte de ses qualités, notoires, et de ses insuffisances, réelles ». Selon Lionel Jospin, Ségolène Royal est « une figure seconde de la vie publique » qui n’est « pas taillée pour le rôle » de premier secrétaire du PS. C’est « une personnalité (qui) n’a pas les qualités humaines ni les capacités politiques » pour remettre le Parti socialiste en ordre de marche et « espérer gagner la prochaine présidentielle ». « Avoir commis une erreur (en la désignant) ne justifie pas qu’on la réitère » affirme-t-il.
« Pourquoi tant de violence ? Pourquoi tant de haine ? »
Réponse de l’intéressée depuis le Québec où elle est en visite : « au fond ce qui me vient à l’esprit, c’est peut-être cette parole de la Bible ‘pardonnez-leur parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font’. Donc, je pardonne à tous ceux qui m’agressent parce que d’abord je pense qu’ils me font moins de mal à moi qu’aux socialistes, qu’à toute la gauche ».
Tout en se demandant « pourquoi tant de violence ? pourquoi tant de haine ? ».
Entre deux portes, Ségolène Royal a déclaré à la presse « malheureusement qu’il y a, et peut-être est-ce aussi inconscient, dans toutes ces attaques, du sexisme et à le voir à ce point aussi fort, j’en suis moi-même surprise, je pense qu'il s’apparente au racisme ».
Autre métaphore de la part de la tête de proue socialiste : « j’ai l’impression en lisant tous ces ouvrages que si j’étais Jeanne d’Arc, j’aurais déjà été brûlée vive ».
L’ex-candidate socialiste est toutefois déterminée à poursuivre son combat politique. « Je suis là, je suis bien là, et j’ai bien l’intention de continuer », a-t-elle répété lors d’un point de presse dans la capitale québécoise.