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Devises : l’euro en pleine ascension

Article du 14/09/2007

Sur le plan des devises, l’euro a atteint hier un nouveau record absolu face au dollar. La monnaie unique européenne s’est en effet hissée jusqu’à 1,3927 dollar, un niveau jamais atteint depuis sa création en 1999.
Les raisons de cette flambée : les attentes des opérateurs devant les décisions prochaines des grandes banques centrales. D’un côté, le dollar est affaibli dans l’attente de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) annoncer mardi prochain18 septembre une baisse de son taux d’intérêt directeur, afin de diminuer les risques d’une récession économique du pays, qui a donné de nets signes de ralentissement.
La plupart des analystes tablent sur une baisse de 50 points de base d’un coup, laquelle porterait le taux directeur américain à 4,75 %, contre 5,25 % actuellement.
De l’autre, les taux d’intérêt semblent devoir encore grimper en zone euro, au moins jusqu’à 4,25 % - contre 4 % actuellement - et cette divergence des anticipations monétaires soutient la devise européenne. La Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux 8 fois depuis décembre 2005, lorsqu’ils étaient établis à 2 %.
La hausse continue des taux d’intérêt et la relative bonne santé de l’économie de la zone euro ont soutenu la monnaie unique, explique Howard Archer, économiste au cabinet Global Insight. Alors que « le dollar s’est retrouvé sous pression pendant une grande partie de l'année 2007 en raison d'un ralentissement de la croissance américaine, des inquiétudes entourant l’état du marché immobilier, et des spéculations récurrentes sur une baisse des taux aux Etats-Unis ».
La progression de l’euro est donc à la fois le résultat de la faiblesse intrinsèque du billet vert, déprimé par les perspectives économiques et monétaires américaines mais aussi de la vigueur de l’euro.
Dernier facteur ayant permis à la monnaie unique de renouer avec sa tendance de long terme d’appréciation, le billet vert a perdu le soutien dont il bénéficiait encore au mois d’août, au plus fort de la crise du crédit.
Les turbulences sur les marchés du crédit et sur les Bourses mondiales avaient suscité un mouvement d’aversion au risque et poussé les investisseurs vers les valeurs sûres, dont fait partie le dollar. Le reflux de l’aversion au risque a mis un terme à ce redressement.
Les économistes anticipent déjà un dépassement à court terme du seuil de 1,3950 dollar, puis de 1,40 dollar.
Pourtant, certains arguent que l’euro fort, symptôme d’une économie en bonne santé, porte en germe les causes d’un ralentissement économique. Hier, c’est un conseiller économique du gouvernement allemand Peter Bofinger, qui a semblé rejoindre la position française en préconisant des interventions sur le marché des changes pour soutenir le dollar. Autres critiques de la classe politique française : la politique de resserrement monétaire de la BCE, à qui il est reproché de surestimer les risques inflationnistes et d’entraver la croissance européenne en entretenant la hausse de la monnaie unique.

Francebourse.com - Alexandra Voinchet, avec AFP
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