A 1,3879 dollars, la devise européenne a atteint ce mercredi un nouveau record absolu face au billet vert, dépassant son précédent plus haut de 1,3852 dollar qui datait du 24 juillet. Il s’agit également là de son plus haut niveau par rapport au dollar depuis sa création.
La devise européenne a profité de la faiblesse du dollar, plombé par les mauvais indicateurs économiques américains, alors que les analystes évoquent de plus en plus le risque d’une récession et une possible baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed).
L’euro a également été soutenu par les déclarations du président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet qui a estimé hier que les banques européennes étaient peu affectées par la crise financière du crédit immobilier à risque américain et que les indicateurs macroéconomiques « confirmaient qu’il existait toujours des risques d’inflation à moyen terme ».
Selon les analystes, cela signifie que les hausses de taux attendues dans la zone euro seront retardées, mais pas annulées.
En conséquence, ont-ils expliqué, le différentiel de taux d’intérêt entre les Etats-Unis où les taux sont actuellement à 5,25 %, et la zone euro où ils sont à 4 % pourrait se réduire et donc rendre les actifs européens plus attractifs au détriment de ceux américains, dopant ainsi la devise européenne.
La plupart des opérateurs s’attendent d’ailleurs à ce que la Réserve fédérale américaine baisse son principal taux directeur de 0,5 point de pourcentage, à 4,75 %, mardi 18 septembre lors de sa prochaine réunion.
Mais d’autres soulignent que Ben Bernanke, le président de la banque centrale américaine, a, au contraire de son prédécesseur Alan Greenspan, quelques réticences à baisser les taux d’intérêt quand les marchés financiers le réclament et qu’il a plusieurs fois répété que la Fed n’était pas responsable des moins-values des investisseurs. Signe d’inquiétude, plusieurs opérateurs soulignent qu’une seule baisse des taux pourrait ne pas suffire à rassurer les marchés.
Par ailleurs, ce nouveau record de la devise européenne intervient au lendemain d’une hausse du cours du pétrole en clôture à New York, en dépit de la décision de l’Opep de relever sa production de 500 000 barils par jour, largement anticipée par les investisseurs. Le baril de « light sweet crude » a ainsi atteint 78,23 dollars.
