Irak : George Bush évoque une réduction des troupes américaines
Article du 04/09/2007
Une visite surprise et une annonce pour le moins surprenante. George Bush a fait un arrêt en Irak hier, alors qu’il se rendait au sommet de l’APEC en Australie.
Le président américain en a profité pour suggérer une possible réduction de troupes si les progrès évoqués par le général Petraeus, commandant des forces américaines en Irak, et l’ambassadeur des Etats-Unis à Bagdad, Ryan Crocker, se confirment.
Le général Petraeus et Ryan Crocker présenteront les 10 et 12 septembre au Congrès leur évaluation de la situation. Ils se prononceront notamment sur l’envoi de renforts militaires et la stratégie de sécurisation de la capitale décidés en février par George Bush. La Maison Blanche doit aussi rendre compte de la situation au Congrès le 15 septembre pour convaincre les parlementaires de continuer à financer la guerre.
Toute réduction « sera basée sur une évaluation sereine faite par la hiérarchie militaire (...) et non pas à partir de réactions politiciennes nerveuses à Washington », a expliqué George Bush devant les militaires sur la base aérienne d’Al Assad, située à 180 km à l’ouest de Bagdad.
Cette immense base américaine est au coeur de la province d’al-Anbar, un bastion de l’insurrection sunnite qui était autrefois l’un des théâtres d’opération les plus dangereux pour les GI’s.
L’armée américaine y met en oeuvre depuis plusieurs mois une stratégie d’alliance avec les chefs tribaux locaux pour lutter contre la branche irakienne d’Al-Qaïda, une tactique qui a permis d’enregistrer « de remarquables succès », selon le conseiller national à la sécurité, Stephen Hadley.
Cette stratégie est considérée par les Américains comme pouvant servir de modèle à une « réconciliation nationale » qu’ils souhaiteraient voir mise en oeuvre par le Premier ministre Nouri al-Malaki.
Or, l’administration Bush doit défendre cette stratégie devant un Congrès de plus en plus hostile et une opinion publique toujours sceptique au sujet d’une guerre qui a provoqué la mort de plus de 3 700 soldats américains et de dizaines de milliers d’Irakiens.
Hasard du calendrier
La visite surprise de George Bush est intervenue le jour même où la Grande-Bretagne, le plus sûr allié des Américains, a procédé à un retrait hautement symbolique de la deuxième ville du pays, Bassorah (sud).
Près de 500 soldats britanniques ont quitté un palais qui leur servait de quartier général dans cette ville chiite, pour se replier vers une base aérienne fortifiée, à 25 km de l’agglomération, et ont rejoint 5 000 militaires qui assurent l’entraînement des forces irakiennes.
Le nombre total des militaires britanniques en Irak doit passer de 5 500 à environ 5 000 d’ici fin 2007 et le gouvernement du Premier ministre Gordon Brown est sous une pression croissante de son opinion publique pour accélérer leur départ.
Londres espère pouvoir transférer dès l’automne aux Irakiens le contrôle de l’ensemble de la province de Bassorah, malgré les réserves exprimées par le Pentagone, inquiet de possibles violences entre milices chiites rivales.