Le parti socialiste réussira-t-il sa rénovation ? C’est en tout cas, ce qu’il va tenter de faire jusqu’à dimanche à la Rochelle. L'université d'été, qui a cette année pour thème « diagnostic pour la rénovation », sera ouverte par Ségolène Royal, en tant que présidente de la région d'accueil Poitou-Charentes, et close par le Premier secrétaire François Hollande.
La Rochelle doit être « le point de départ » de la rénovation du PS, selon Jean-Christophe Cambadélis, chargé de l'organisation de ces trois jours. Il s'agira d'abord, selon lui, de « se mettre au clair sur les raisons de l'échec ».
Mais tous les éléphants n’ont pas répondu présents. Dominique Strauss-Kahn, en campagne pour la présidence du FMI, Laurent Fabius, en déplacement privé, ainsi que Jack Lang, nommé dans une commission mise en place par Nicolas Sarkozy, manqueront à l’appel. Lionel Jospin ne passera pas cette année le pont de l'île de Ré, Martine Aubry, maire de Lille, restera dans sa ville pour la Braderie et Jean-Luc Mélenchon ne participera pas non plus à la réunion de famille.
Déjà, nombre de sensibilités ont publié des textes de propositions, qui devraient être détaillées lors d'ateliers ou de plénières de la rencontre. Plusieurs intervenants ont déjà fait savoir qu'ils parleraient haut et clair. Certains devraient insister sur la nécessité d'un retour aux fondamentaux de gauche, d'autres demander de jouer collectif, d'autres enfin plaider pour un respect dans le parti des décisions prises démocratiquement par les militants.
Hollande pour la « liberté du temps choisi »
Le Premier secrétaire du parti estime pour sa part que le PS doit renoncer à la généralisation des 35 heures préconisée pendant la campagne présidentielle de Ségolène Royal. Pour François Hollande, l'heure n'est plus pour les socialistes à dire « on va rétablir les 35 heures » et la gauche doit désormais « porter la liberté du temps choisi ». « Globalement le pays doit travailler plus », a-t-il déclaré.
Le premier secrétaire a confirmé jeudi soir qu’il quitterait son poste lors du congrès du PS en 2008. Il est toutefois resté discret sur celui ou celle qui pourrait prendre la suite. Une dizaine de noms sont régulièrement avancés, parmi lesquels Ségolène Royal, Bertrand Delanoë, Manuel Valls ou encore Arnaud Montebourg.
« Responsable de toute cette pagaille »
Cible de toutes les critiques, François Hollande est dans une situation inconfortable.
« Hollande a menti à tout le monde, et plus personne ne lui fait confiance », a affirmé hier Claude Allègre, dans une interview accordée à Libération. « Il est le responsable principal de toute cette pagaille. Il a foutu un bordel noir ».
Ce fut ensuite au tour de Laurent Fabius de monter au créneau : « Le spectacle que donne la gauche est peu ragoûtant », a-t-il déclaré sur France Inter. « La division, la confusion, les attaques personnelles, je n'aime pas cela », a-t-il ajouté, en plaidant pour « la reconstruction » du PS plutôt que pour une refondation à la mode Hollande.
Malgré tout, François Hollande n'écarte pas d'être candidat à la prochaine présidentielle. « Je ferai tout ce qu'il faut pour être prêt en 2010 », quand le PS désignera son candidat, a-t-il confié au Point.
