Chine : Pékin adopte sa première loi anti-monopole
Article du 30/08/2007
La Chine vient de se doter de sa première loi anti-monopole. Une loi qui était en gestation depuis 13 ans et qui durcit les conditions d’acquisition d’entreprises chinoises par des étrangers. Une loi paradoxale à l’heure où les autorités chinoises martèlent leur volonté de s’ouvrir au monde et où un moment commençait à être amorcé dans le secteur bancaire.
Le texte prévoit en particulier une enquête de sécurité nationale avant toute fusion ou acquisition par des étrangers, en sus de vérifications sur l’éventuel caractère monopolistique du projet.
Ces précautions, pour certains analystes, sont dues à la crainte de perdre des fleurons industriels alors que le pays, en passe de devenir la troisième économie de la planète, n’est plus avide de capitaux venus de l’extérieur et fait même face à un trop-plein de liquidités.
Devant le spectre des multinationales avalant les groupes chinois, plus d’une acquisition ou tentative ont donné lieu depuis deux ans à des discours nationalistes, qu’il s’agisse des visées du fonds américain Carlyle sur le constructeur d’engins de travaux Xugong ou du rachat par le français Seb (petit électroménager) de Supor (articles de cuisine).
Aux Etats-Unis et en Europe, les institutions chargées du commerce et de l’industrie se sont toutefois félicitées d’un texte censé poser les bases d’une concurrence saine, tout en demandant des clarifications, notamment concernant la publication de directives basées sur des modèles économiques et la clarification des procédures dans le processus d'examen de la concurrence et des violations des droits de propriété intellectuelle.
Les entreprises étrangères se plaignent régulièrement en Chine d’un manque de lisibilité des règlements.