C’est toute la péninsule du Péloponnèse qui reste menacée par les incendies, comme le montrent les images satellites prises au-dessus de la Grèce. A voir les gigantesques nuages de fumée qui la recouvre, on comprend aisément le chaos qui règne sur place.
Et le mot chaos n’est pas de trop. D’ailleurs la presse grecque redouble de synonymes pour qualifier ces incendies sans commune mesure.
Malgré les renforts humains et matériels européens et l’effort acharné des pompiers, des soldats et de la population grecs, les incendies de forêt qui font rage depuis vendredi dernier dans le Péloponnèse et sur l’île d’Eubée ne sont toujours pas circonscrits. Et de nouveaux foyers se sont déclarés hier.
Si quelques sites antiques comme Olympie ont été épargnés au grand soulagement des autorités, nombreux sont les villages isolés menacés voire détruits par les flammes. Pour l’heure, les incendies auraient fait plus de 60 morts et le bilan pourrait s’alourdir dans la mesure où ils touchent des lieux difficiles d’accès.
Les dégâts matériels et environnementaux sont considérables.
De quoi accroître la colère des habitants touchés par des incendies qui pourraient s’avérer d’ordre criminel. Une enquête a été diligentée alors que des témoignages et une vidéo, largement reprise par les médias, parlent de pyromanes. Mais, étant donné l’ampleur du front, les autorités penchent pour une opération presque terroriste. Le procureur du service antiterroriste, Dimitris Papaguélopoulos, a d’ailleurs ordonné une enquête préliminaire « pour déterminer si les crimes d’incendies volontaires pendant l’été sont inclus dans la loi antiterroriste ». Hier sept personnes ont été arrêtées et inculpées pour incendie criminel.
Alors que le pays ne possède pas de cadastre national et que le secteur de la construction fleurit, les autorités et l’opinion publique sont vigilants face à la spéculation immobilière sauvage surtout lors des périodes précédant les élections (le 16 septembre prochain).
Le porte-parole du gouvernement a souligné que 6 404 incendies s’étaient produits jusqu’à présent cette année contre près de 4 600 en 2006, soit une hausse de près de la moitié alors que l’été n’est pas terminé.
