FMI : Dominique Strauss-Khan continue sa tournée de séduction
Article du 02/08/2007
Il veut séduire et rallier les appuis derrière sa candidature. Dominique Strauss-Khan, le socialiste français déchu aux élections internes du Parti Socialiste fin 2006 mais propulsé sur le devant de la scène par le nouveau Chef d’Etat Nicolas Sarkozy, a devant lui une opportunité à ne pas rater. Prendre la tête du Fonds Monétaire International.
Après les turbulences de ce printemps à la Banque Mondiale, l’autre grande organisation mondiale économique, issue comme le FMI des accords post-guerre de Bretton Woods, et le remplacement de Paul Wolfowitz par un autre proche de la Maison Blanche, Robert Zoellick, c’est au tour du FMI de changer de tête pensante. L’Espagnol Rodrigo de Rato a annoncé il y a peu sa décision de quitter prématurément son poste « pour des raisons personnelles ». C’est au tour de l’Europe de désigner – selon une règle non écrite – son successeur.
Nicolas Sarkozy a aussitôt saisi le coche en proposant de manière vigoureuse et pour le moins surprenante la candidature de l’ancien ministre de l’Economie socialiste, une figure apte à la mission et bonne connaisseuse des instances supranationales, ne serait-ce qu’à l’échelon communautaire.
Les Européens se sont finalement ralliés après quelques tractations à ce candidat. Dominique Strauss-Khan est depuis en vadrouille dans les pays émergents, à la recherche de soutiens qui seront les bienvenus.
Le Français peut compter sur sa nationalité pour obtenir l’aval des pays africains, même si le passeport reste au final son plus gros point faible : le FMI a déjà été piloté par trois fois par des Français et les états-majors des plus grandes instances internationales sont assez bien lotis en la matière (Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque Centrale Européenne, Pascal Lamy aux commandes de l’Organisation Mondiale du Commerce, Jean Lemierre à la Banque européenne de reconstruction et de développement…).
En ce moment, DSK poursuit sa tournée en Amérique Latine. Il a rencontré le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva qui s’est déclaré satisfait du programme de réformes exposé mercredi par le candidat européen. Selon un porte-parole brésilien, DSk aurait insisté sur la nécessité de réformer le FMI mettant en avant le problème de « la représentativité du Fonds non seulement en termes de quote-parts mais aussi en termes de staff (personnel) », celui de la succession – car le Brésil s’oppose au « critère automatique » en vertu duquel l’Europe désigne le plus haut responsable du FMI et les Etats-Unis celui de la Banque mondiale – et, enfin, la nécessité de relancer le « Programme » du Fonds qui « doit contribuer davantage à la politique de développement ».
A l’annonce de sa candidature, Dominique Strauss-Khan avait déclaré : « je pense que le Fonds doit jouer un rôle de prévention de stabilité financière plus important et aider au développement, aider à la lutte contre la pauvreté ».
