BCE : La France veut un contrepoids à la Banque Centrale Européenne
Article du 01/08/2007
On connaît les réticences française vis-à-vis de Francfort : Paris aimerait ériger un contrepoids face à la Banque Centrale Européenne.
Hier, devant la Commission des finances de l’Assemblée, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet a souhaité « élargir » un dialogue avec la BCE qui lui semble parfois « réducteur ».
Il a jugé que les pays de la zone euro devaient avoir un « dialogue normal » avec la BCE « pour savoir si, au regard d’un diagnostic économique partagé, la situation des changes appelle des corrections » ou pas, rappelant qu’un tel dialogue est prévu dans l’article 111 du traité de Maastricht.
Jean-Pierre Jouyet a également estimé que « des questions d’intérêt commun tels que des écarts d’inflation » ou « des retards de compétitivité d’un pays à un autre » devraient pouvoir être abordées au sein de l’Eurogroupe avec la BCE.
Il remet là sur la table les critiques de Nicolas Sarkozy contre la politique de la Banque et l’euro fort l’un de ses chevaux de bataille, jugeant qu’elle se focalise trop sur la lutte contre l’inflation aux dépens de la croissance.
Le Président de la République avait notamment demandé à la ministre de l’Economie Christine Lagarde, dans sa lettre de mission le 11 juillet, de tenter de « parvenir à un gouvernement économique (...) de la zone euro », en renforçant l’action de l’Eurogroupe.
Un peu plus discret sur ce dossier aujourd’hui, Nicolas Sarkozy semble laisser Jean-Pierre Jouyet prendre l’avant-garde de ce combat.