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Chine : davantage d’investissements chinois à l’étranger attendus

Article du 26/07/2007
L’investissement chinois dans la banque britannique Barclays, qui pourrait atteindre 9,8 milliards d’euros, bien qu'exceptionnel par son ampleur, devrait être suivi de nouveaux accords de la même veine, la Chine cherchant à investir au mieux ses abondants capitaux.
Barclays et la China Development Bank, l’une des trois grandes banques publiques d’investissement chinoises, ont annoncé en début de semaine que CDB allait devenir un actionnaire primordial de l’établissement britannique avec un premier investissement de 2,2 milliards d’euros, qui pourrait être accru de 7,6 milliards supplémentaires si Barclays gagne sa bataille pour le rachat de la banque néerlandaise ABN Amro.
Cet investissement chinois représenterait plus du double du plus important investissement déjà effectué par une entreprise chinoise : le rachat en octobre 2005, pour 4,18 milliards de dollars de PetroKazakhstan, compagnie pétrolière cotée au Canada par la China National Petroleum Corp. Un rachat typique de la stratégie d’investissement chinoise longtemps focalisée sur l’énergie et des matières premières, visant à assurer la sécurité de ses approvisionnements.
Le géant asiatique a cependant largement diversifié ses champs d’investissements ces dernières années, afin de faire fructifier les richesses apportés par des années de croissance à deux chiffres et de commerce extérieur florissant. En mai, la Chine a créé la surprise en investissant 3 milliards de dollars pour au moins 4 ans (9,7 % du capital) dans un des symboles du capitalisme financier américain, Blackstone, l’un des plus puissants fonds d’investissement au monde.
Cet investissement de la part de la Société d’Investissement d’Etat (SIE) a, pour les experts, marqué un tournant dans la façon dont le géant asiatique gère ses réserves de change, les premières au monde. La SIE a été créée pour gérer les immenses réserves de change du pays. Elle a pour l’heure été dotée de 200 milliards de dollars. Mise de départ.
Jusqu’ici, le pays en consacrait la quasi-totalité à l’achat de bons du Trésor américains, des placements sûrs mais à la rentabilité limitée, dont il est le deuxième détenteur au monde. Désormais, la Chine entend « maximiser le rendement » du plus gros matelas de devises de la planète. « Tout faire pour avoir plus de profits et de productivité avec la gestion de réserves », expliquait en mars le ministre des Finances Jin Renqing.
Et il y a de quoi faire. Les réserves de devises chinoises (environ 1 300 milliards de dollars) garantissent 18 mois d’importation, couvrent 10 fois les dettes à court terme du pays et gagent 20 % de la masse monétaire. Des capitaux accumulés grâce à ses excédents commerciaux.
La stratégie de conquête chinoise possède aussi une autre face, pas forcément négative. Les sorties de capitaux pourraient permettre une appréciation mécanique progressive du yuan. Ce que les Occidentaux et notamment les Américains réclament vivement. La Chine pourrait ainsi calmer le jeu avec ses partenaires sans toutefois écorner par une réévaluation directe sa compétitivité-prix et donc sa croissance à deux chiffres.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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