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Automobile : Nissan séduit le Japon avec des voitures made in England

Article du 23/07/2007

La mondialisation et la délocalisation fonctionnent aussi dans ce sens. Pour séduire l’exigeant marché japonais, le constructeur automobile Nissan joue sur une production de véhicules de qualité très « british ».
« C’est une consécration » : pour la première fois depuis onze ans, se félicite le vice-président de Nissan Europe, des modèles fabriqués par l’usine anglaise sont exportés vers le pays d’origine du constructeur, le Japon. Or le Japon « est le marché automobile où la demande est la plus stricte en terme de qualité », remarque le dirigeant, Trevor Mann.
Nissan a ouvert une usine de production au Royaume-Uni en 1986, sur le site d’un aérodrome. L’usine de Sunderland fabrique la nouvelle Micra C+C décapotable, véhicule de niche, qui sera bientôt lancée au Japon et la Qashqai, qui a fait ses débuts nippons il y a deux mois sous le nom de Dualis.
Ces exportations sont vues comme un triomphe majeur, pour la région de Sunderland et pour l’ensemble du secteur automobile britannique en proie aux difficultés.
D’ailleurs, deux autres constructeurs japonais se sont installés dans les contrées britanniques : Toyota à Burnaston et Honda à Swindon. Le site de Nissan Sunderland est même la première usine automobile du Royaume-Uni et emploie près de 4 400 personnes. Nissan y a investi 3,55 milliards d’euros.
Ce succès contraste cependant avec la situation d’autres groupes qui arrêtent leur production ou menacent de mettre la clef sous la porte. Rover a fait faillite en 2005 avant d’être racheté par le chinois Nanjing Automobile Corporation (NAC) qui ne réembauchera pas plus d’un salarié sur cinq. Ford a vendu Aston Martin et s’apprête à faire de même avec Land Rover et Jaguar, qui emploient 19 000 personnes dans le pays, tandis que le français PSA a fermé définitivement en janvier son usine Peugeot.

L’automobile française en perte de vitesse

Dans l’Hexagone également, l’industrie automobile accuse le coup : repli de l'emploi et des perspectives sombres pour 2007, recul des parts de marché en France (les immatriculations de véhicules neufs ont baissé de 2 % en 2006) et à l’étranger, concurrence mondiale accrue, vieillissement des gammes française et absence de nouveaux produits, recul du moyen de gamme au détriment des voitures bon marché ou plus luxueuses.. Autant de facteurs pénalisants qui explique, selon l’Insee, que la production des constructeurs et des équipementiers automobiles ait diminué de 5,7 % en volume.
« Pour la première fois en 2006, le nombre de véhicules produits par les constructeurs français sur le territoire national (2,8 millions) a été inférieur à leur production réalisée à l’étranger (3,1 millions) », souligne l’étude.
Sur le marché français, la part des marques françaises diminue, passant de 56,4 % en 2005 à 55,3 % en 2006, au bénéfice des marques étrangères.
Avec une conséquence sur l’emploi salarié hors intérim qui se replie de 3,6 % en 2006 contre 2,2 % en 2005.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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