Salaires : les patrons sont légèrement mieux payés qu'il y a dix ans
Article du 23/07/2007
+1,3% par an en moyenne. Telle est la hausse annuelle des salaires des PDG français de moyennes et grandes entreprises (50 salariés et plus) entre 1995 et 2005, selon une récente étude de l’Insee. Une augmentation qui reste « sensible » mais qui est tout de même plus soutenue que celle du salaire moyen de l’ensemble du privé (+ 0,6 %) et notamment celui des cadres (+ 0,2 %).
« Cette hausse est particulièrement forte dans certains secteurs et pour les plus grandes entreprises dont les états-majors sont plus internationaux, se rapprochant ainsi des normes anglo-saxonnes en la matière », explique le rapport.
Cette évolution positive touche plus particulièrement le secteur financier et immobilier (+ 3 % en dix ans) et celui des services aux entreprises (+ 2,2 %).
Les différences de rémunérations sont plus marquées d'une entreprise à l'autre pour les patrons que pour les cadres, indique l'Insee. Et si le salaire annuel net moyen des chefs d'entreprise salariés s'élevait en 2005 à 49 700 euros, un niveau très proche de celui des cadres du privé (44 600), cette moyenne cache de grandes disparités. En effet, le salaire moyen était de 43 300 pour les PDG d'entreprises de moins de 50 salariés, mais de 111 000 euros pour ceux qui dirigeaient une entreprises de 50 à 99 salariés et 470 000 euros pour ceux qui étaient à la tête d'une entreprise de plus de 2 000 personnes.
Le salaire varie également en fonction des entreprises. Dans les filiales ou les têtes de groupes, le salaire moyen annuel est d’environ 140 000 euros, contre 93 000 euros dans les entreprises indépendantes.
Des différences selon l’âge et le sexe
Un PDG de 55 ans gagne 31,1 % de plus qu’un PDG de moins de 45 ans. Et le sexe reste discriminant même si les femmes ont connu un rattrapage de leur salaire en dix ans (+ 2,5 % en moyenne par an contre + 1,2 % pour les hommes). L'écart salarial entre un homme PDG et une femme PDG est passé de 45,7 % en 1995 à 28% en 2005.
Les différences sont également nettes suivant la situation géographique (les patrons d'Ile-de-France gagnaient 42,6 % de plus que les provinciaux) et la nationalité des dirigeants (+ 11,2 % pour les étrangers travaillant en France par rapport aux nationaux).
Enfin, l'Insee note que le PDG n'est pas toujours le mieux payé de son entreprise. Ainsi, dans 2 entreprises sur 10, il n'a pas le salaire le plus élevé, et cette proportion augmente avec la taille de l'entreprise.