France Bourse
Abonnez-vous

Chine : une croissance débridée

Article du 19/07/2007

Le miracle de l’économie chinoise pourrait faire rêver. Le PIB chinois a crû de 11,1 % sur un an au premier semestre 2007, selon le rapport du Bureau national de la statistique.
Déjouant les prévisions des économistes, le produit intérieur brut chinois a connu une progression de 11,5 % entre janvier et juin et de 11,9 % au deuxième trimestre, toujours largement nourrie par les exportations. La dernière fois que l’économie avait connu un tel rythme remonte à 1994, lorsque le chiffre pour toute l’année avait été de 13,1 %.
La Chine pourrait bien détrôner l’Allemagne (PIB de 2 900 milliards de dollars fin 2006) comme troisième économie mondiale à la fin de l’année, après avoir dépassé la Grande-Bretagne et la France en 2005.
Pékin accumule les années de croissance du PIB à deux chiffres et, malgré les récentes prises de conscience qu’une croissance trop forte et déséquilibrée - balance des paiements déséquilibrée, liquidités excessives, dépendances vis-à-vis des partenaires commerciaux, taux d’épargne le plus élevé au monde, dépenses sociales mal réparties - comporte des risques, les autorités ne cachent pas leur fierté.
Si Pékin a donc récemment prôné des mesures pour éviter la surchauffe, aucun secteur de l’économie chinoise n’a vraiment ralenti. Et, en conséquence, les risques de crise financière se multiplient.
Pékin a déjà pris toute une série de décisions cette année, dont deux hausses des taux d’intérêt, cinq hausses des taux de réserves obligatoires des banques et des mesures fiscales, pour tenter de freiner ses exportations. La Chine souhaite une croissance qui dépend moins des exportations et plus de la consommation intérieure, et soit plus respectueuse de l’environnement (la croissance chinoise est vorace en ressources énergétiques et relativement polluante).
Cependant, les ajustements nécessaires pourraient être retardés en raison du calendrier politique, car le Parti prépare son XVIIe Congrès à l’automne.
Ces mesures ne sont pas sans provoquer des frictions avec ses deux principaux partenaires commerciaux, les Etats-Unis et l’Union européenne. La Chine reste bel et bien « l’atelier du monde », forte d’un excédent commercial record en juin (environ 20 milliards d’euros).
Washington et Bruxelles n’en finissent pas d’accuser Pékin de maintenir le yuan sous-évalué, ce qui revient à subventionner illégalement les produits chinois à l'étranger.
D’un côté, la sous-évaluation du yuan est depuis de longs mois la raison du déficit commercial américain. De l’autre, cette situation est à l’origine du gigantesque excédent de la Chine.
Pékin observe de près les fluctuations de sa monnaie car les autorités refusent de voir le cours du Yuan s’apprécier fortement par rapport au Dollar, comme il devrait le faire compte tenu du contexte économique, et affirment qu’une réévaluation trop brutale aurait de graves conséquences, notamment sociales.
Pour autant, ce statu quo semble difficile à tenir à long terme. Premier risque : celui d’une bulle et d’une contagion aux autres monnaies de la région. Et à terme « un atterrissage brutal de l’économie chinoise », prévient le Trésor américain.
Autre effet pervers de la croissance chinoise : l’inflation a bondi à un plus haut de 33 mois en juin, à 4,4 % (3,2 % pour les six premiers mois), dépassant l’objectif annuel des autorités (3 %). Les autorités ont blâmé la flambée des prix du porc en Chine, viande la plus consommée par la population.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP

Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Suivi de recommandation
Recommandation
Suivi de recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales