Crash de Sao Paulo : 181 corps retrouvés sur le site de l'aéroport
Article du 19/07/2007
Au lendemain su crash de l’Airbus A320 de la compagnie TAM, l'aéroport Congonhas à Sao Paulo n’est plus que débris. Les secouristes ont retiré 181 corps hier à 23h30 (02h30 GMT). Les victimes sont mortes carbonisées par l'incendie déclenché par le choc. Cinq personnes sont toujours portées disparues et 11 autres sont blessées, dont quatre dans un état grave.
L’enquête, dont l’ouverture a été ordonnée par le ministère brésilien de la Justice Tarso Genro, déterminera si la piste principale d'atterrissage de l'aéroport de Congonhas respectait les normes de sécurité.
« Il a pu se produire une défaillance humaine, c'est peut-être la piste qui est en cause, ou le stress ou une décision erronée », a déclaré le général Jorge Kersul, du Centre d'enquêtes et de prévention des accidents. « Toutes les hypothèses sont ouvertes », a-t-il affirmé.
La piste de 1 900 m avait été rouverte au trafic aérien le 29 juin après 45 jours de travaux de réfection. Il manquait toutefois le système de rainures (grooving) permettant une meilleure évacuation de l'eau en cas de pluie et une meilleure adhérence des pneus.
L'analyse de la boîte noire, récupérée mercredi matin et dont les résultats seront connus dans trente jours, apportera peut-être des éléments de réponse sur les raisons de cette anomalie, alors qu'une polémique se développe sur la sécurité de la piste principale de l'aéroport de Congonhas.
La presse s'est rapidement interrogée sur la sécurité de Congonhas, aéroport en plein centre de Sao Paulo réservé aux vols intérieurs mais qui connaît le plus intense trafic aérien d'Amérique latine avec une moyenne de 630 atterrissages et décollages quotidiens.
La veille encore, un avion de la compagnie Pantanal avec 21 passagers à bord avait dérapé sur la même piste avant de s'arrêter sur le gazon avec deux pneus éclatés.
Mardi « la piste était lisse comme un savon », a indiqué un pilote de TAM au quotidien O Globo.
L'avion était arrivé mardi en fin d'après-midi en provenance de Porto Alegre (sud). Après avoir atterri à Congonhas, l'appareil a dévié sur la gauche, traversé une avenue en rase-mottes avant de s'écraser sur l'immeuble de trois étages de TAM Express, provoquant un gigantesque incendie.
Des images enregistrées par l'aéroport et montrées mercredi soir par la TV Globo montrent que l'avion a parcouru la piste d'atterrissage, sur un tronçon déterminé, à une vitesse très supérieure à la normale. La durée de parcours normal de ce tronçon est de 11 secondes, tandis qu'on voit l'Airbus de la TAM le franchir en 3 secondes seulement.
La caméra perd l'avion de vue quand il dérape sur la gauche de la piste, puis on ne voit que l'immense illumination orange qui éclaire le ciel au moment de l'explosion de l'appareil.
Mais Armando Schneider Filho, responsable de l'ingénierie du gestionnaire des aéroports Infraero, a exclu mercredi tout dérapage de l'Airbus sur la piste. « Il aurait pu déraper s'il y avait eu une nappe d'eau de plus de 3 mm et ce n'est pas le cas ».
