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Ecologie : en attendant le Grenelle de l'environnement...

Article du 22/05/2007
Réunion « historique » hier à l’Elysée. Nicolas Sarkozy et Alain Juppé se sont entretenus avec seize représentants de neuf organisations de défense de l'environnement - Le WWF, Greenpeace, les Amis de la Terre, la Fondation Nicolas Hulot, la Ligue de protection des oiseaux (LPO), le Réseau Action climat (RAC), la Ligue ROC, la fédération France Nature Environnement (FNE) et Ecologie sans frontières.
Pour le « super-ministre » de l'écologie, il s’agissait d’établir avec ces organisations la liste des « grands sujets prioritaires » qui seront abordés à la rentrée, lors du « Grenelle de l’environnement » promis par le président.
Cette grande conférence, dont l'intitulé fait référence aux accords sociaux de Grenelle qui ont conclu les grandes grèves de mai 1968, aura lieu « au plus tard dans la deuxième quinzaine d'octobre ». Un « point d'étape » sur la préparation sera également organisé « autour du 14 juillet » à la demande du chef de l'Etat.
« Le 'Grenelle de l'environnement' ne sera pas un énième colloque pour constater l'urgence écologique et conclure qu'il faut agir », a déclaré Nicolas Sarkozy à ces organisations, selon le texte de son intervention diffusé par l'Elysée. « Il s'agit bien d'une négociation sur des mesures concrètes. »
« Il faut prévenir le changement climatique et ses conséquences (...) Il faut préserver la biodiversité (...) Il faut prévenir les conséquences des pollutions sur la santé », a poursuivi le chef de l'Etat. « Ce sont mes trois priorités d'action et je vous propose que ce soit les trois priorités du 'Grenelle de l'environnement ».

Un contrat de cinq ans

« L'époque des colloques est derrière nous. Le temps est à l'action », a fait valoir le président Sarkozy, dans une déclaration publiée à la mi-journée. « Le Grenelle de l'environnement sera un contrat de cinq ans entre l'Etat, les collectivités territoriales, les syndicats, les entreprises et les associations. Je veux que ce contrat engage les responsables », a-t-il ajouté.
Des groupes de travail dont le nombre n'a pas encore été arrêté vont être prochainement constitués, a annoncé Alain Juppé. Il a cité cinq axes de travail: la lutte contre le changement climatique; la biodiversité dont la pêche et les ressources halieutiques et les ressources naturelles dont l'eau; la santé et les pollutions; l'aménagement rural et la politique agricole; et enfin la « gouvernance écologique », notamment l'évaluation des progrès dans le domaine écologique et « la réforme de la comptabilité nationale ».
Malgré les désaccords sur le nucléaire et les organismes génétiquement modifiés (OGM), les ONG ont salué l'initiative qui les a menés, « dans l'enceinte du Conseil des ministres sous un gouvernement de droite, à parler de biodiversité », selon les termes de Nicolas Hulot, et leur a permis d’avoir des discussions « cordiales » et « sans tabou ».
L’après-midi, des scientifiques et des experts de la climatologie et de la biodiversité, comme Jean Jouzel, Jean-Marie Pelt, ou le philosophe Edgar Morin ont participé à leur tour à cette prise de contact sur le grand chantier de l'environnement.

Pas de décision lourde d'ici octobre

Le ministre a confirmé que le gouvernement ne prendrait pas de décisions « lourdes contraires à leurs requêtes » d'ici au mois d'octobre.
Cet engagement ne concerne pas « les décisions déjà prises », a-t-il précisé, notamment l'EPR, générateur actuellement en construction dans la Manche, contesté par les ONG.
« Ce sera dur sur le nucléaire et sur l'agriculture en général, sur l'ensemble des pesticides et des polluants », a estimé Daniel Rochard du WWF, appuyé par Yannick Jadot de Greenpeace.
Mais pour Franck Laval, du réseau Ecologie sans frontières, le « gouvernement semble vouloir développer les énergies renouvelables (ENR) et il faut être pragmatique: plus on développera les ENR plus la part du nucléaire finira par baisser ».
A l’issu de cette journée, Ségolène Royal a estimé à Poitiers que « des propositions de mon pacte présidentiel contestées par Nicolas Sarkozy sont aujourd'hui dans un projet de loi comme le revenu de solidarité actif ou l'éco-développement ». « Ce projet se met en place avec la personnalité avec laquelle j'ai travaillé sur ce sujet pendant la campagne présidentielle. C'est un hommage en quelque sorte qui est rendu à bien des volets de mon pacte présidentiel », s'est-elle réjoui, en faisant référence à Martin Hirsch, nommé Haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté.

Francebourse.com - Manuelle Tilly, avec AFP
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