Nicolas Sarkozy a promis un « Grenelle de l’environnement » pour la rentrée. Pour préparer cet événement, les ONG et experts de l’environnement se réunissaient ce matin à 11h au palais de l’Elysée.
Les seize représentants de neuf organisations de défense de l'environnement - Le WWF, Greenpeace, les Amis de la Terre, la Fondation Nicolas Hulot, la Ligue de protection des oiseaux (LPO), le Réseau Action climat (RAC), la Ligue ROC, la fédération France Nature Environnement (FNE) et Ecologie sans frontières - sont arrivés ensemble à la présidence peu après Alain Juppé, a constaté un journaliste de l'AFP.
Pour le « super-ministre » de l'écologie, il s’agit d’établir avec ces organisations la liste des « grands sujets prioritaires » qui seront abordés cet automne.
Cet après-midi, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé recevront un groupe d'experts, comme le philosophe Edgar Morin, le climatologue Jean Jouzel et le spécialiste de la biodiversité, Jean-Marie Pelt.
Un cap culturel
Depuis sa nomination vendredi, Alain Juppé a réitéré à plusieurs reprises sa « conviction » selon laquelle la France ne saurait se passer du nucléaire dans les trois à quatre prochaines décennies, sujet que les représentants de plusieurs ONG dont Greenpeace et le WWF entendaient aborder lundi matin. « L'attente est forte dans l'opinion publique et la volonté est grande au sommet de l'Etat », résumait vendredi le numéro 2 du gouvernement, à la tête d'un grand ministère transversal aux compétences étendues -environnement mais aussi transports ou énergie-, poste que la plupart des candidats à la présidentielle s'étaient engagés à créer, après avoir été interpellés par Nicolas Hulot dans le cadre de son « pacte écologique ».
L'animateur et défenseur de l'environnement a d'ailleurs estimé samedi que cette nomination constituait « un cap culturel, un saut ». « C'est une opportunité. Que chacun la saisisse en n'étant pas naïf et en étant exigeant », a déclaré Nicolas Hulot.
Le fait que les rencontres se tiennent à l'Elysée doit souligner l'importance accordée au sujet par le nouveau chef de l'Etat, dont le programme présidentiel en matière d'impact sur l'environnement avait reçu la note de 8,5 sur 20 de la part d'Alliance pour la planète, une coalition d'associations écologistes. Note d'ailleurs contestée par son équipe de campagne.
Recherche sur les OGM
Durant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy s'est déclaré pour la poursuite de la recherche sur les organismes génétiquement modifiés.
Il entend également « faire basculer sur les pollutions une partie de la fiscalité qui pèse sur le travail », a expliqué Mme Kosciusko-Morizet, « afin de porter la fiscalité environnementale d'ici 2012 (fin du quinquennat) de 2,3% actuellement à 5% du PIB ».
Alain Juppé a pour sa part estimé dimanche que son ministère supposerait de « construire un nouvel outil politique » et de prendre des « décisions courageuses », notamment concernant le transport aérien ou les OGM.
Interrogé lors du Grand jury RTL-LCI-Le Figaro, le numéro deux du gouvernement a plaidé pour la poursuite des recherches « strictement et sérieusement contrôlées » sur les organismes génétiquement modifiés, malgré l'hostilité de la plupart des ONG environnementalistes qu'il rencontrera lundi avec le chef de l'Etat.
Il a annoncé la création « dans quelques mois d'un Secrétariat d'Etat commun chargé du management » de ses différents périmètres d'action (aménagement urbain, habitat, politique énergétique et protection des espaces et ressources naturels).
En matière de transports, il a appelé les constructeurs automobiles français à « développer des voitures moins polluantes »: « Il faut qu'ils s'y mettent, aujourd'hui quand on veut une voiture hybride on fait comme moi, on va chez Toyota », le constructeur de la Prius hybride.
