« On peut considérer qu’Eurotunnel est quasiment sauvée ». Ces propos de Jacques Gounon, le PDG du groupe, à l’agence Reuters en décembre dernier restent toujours à vérifier. C’est ce soir en effet que la société tirera le bilan de son Offre publique d’échange, ouverte le 10 avril dernier, et pour l’heure l’incertitude prime.
Cette OPE a été particulièrement difficile. D’abord prévue jusqu’au 15 mai, elle a été prorogée jusqu’à ce soir. Le seuil de réussite de cette opération a été abaissé de 60 à 50 % par l’Autorité des marchés financiers (AMF). Les actionnaires sont invités à troquer leurs titres de la société Eurotunnel contre des titres d’une nouvelle entité, restructurée et à la dette réduite de moitié, Groupe Eurotunnel (GET SA).
Mais il se peut qu’il faille encore attendre quelques jours voire le début du mois de juin, selon la direction, pour savoir si 50 % des actionnaires, au moins, ont échangé leurs titres.
Un échec serait une très mauvaise nouvelle pour l’exploitant du tunnel sous la Manche. Dans ce cas, le plan de sauvegarde, avalisé par la justice en janvier, ne pourrait pas être mené à bien et le groupe courrait à la faillite, incapable de faire face à ses obligations financières. Il faut rappeler que la société actuelle croule sous une dette de plus de 9 milliards d’euros, même si elle a été réaménagée avec les créanciers.