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Le déficit commercial français se creuse

Article du 09/07/2008

Le déficit commercial de la France s’est nettement creusé en mai à 4,738 milliards d’euros contre 3,739 milliards (révisé en hausse) en avril, en données corrigées des variations saisonnières, ont annoncé les Douanes. Il enregistre ainsi sa plus mauvaise performance mensuelle depuis une dizaine d’années, l’euro fort et la conjoncture mondiale déprimée pesant sur les exportations, un nouveau signal néfaste pour la croissance au deuxième trimestre.
Sur les douze derniers mois, le déficit cumulé atteint 45,603 milliards d’euros, précise le ministère des Finances sur son site Internet.
« En mai, le déficit extérieur de la France a atteint un double sommet historique », relève Marc Touati, de Global Equities. « Il n’y a jamais eu de déficit aussi élevé, mais parce que nos échanges sont, eux aussi, toujours plus importants », relativisent les Douanes.

Ce creusement s’explique à la fois par une hausse des importations et une baisse des exportations. En mai, « le redressement des exportations industrielles s’interrompt », explique Bercy : les exportations ont diminué à 34,719 milliards d’euros (contre 35,313 milliards en avril). Elles baissent à la fois pour les équipements de transport et pour les équipements mécaniques, précise le ministère des Finances. Tandis que les ventes de biens de consommation (pharmacie) confirment leur rebond d’avril, celles de biens intermédiaires et de produits de l’industrie automobile se sont réduites. Ce repli de 800 millions d’euros des ventes industrielles n’est que partiellement compensé par un « bond des livraison de produits pétroliers raffinés, alors que les ventes agroalimentaires se maintiennent à un très haut niveau », selon Bercy. Chez les Douanes, on souligne que la baisse des exportations en mai est également due à « un petit trou d’air sur les grands contrats de transport ».
Côté exportations, « le signal le plus inquiétant émane du repli des ventes d’équipements professionnels », juge Nicolas Bouzou, chez Asterès, qui y voit « la conséquence d’un freinage de l’investissement chez les grands partenaires commerciaux de la France ».
« Qu’il s'agisse des biens d’équipement, intermédiaires, des automobiles, à destination de l’Union Européenne, des Etats-Unis, de l’Afrique ou encore du Proche et du Moyen-Orient, les exportations françaises reculent quasiment partout et dans tous les domaines », s’alarme Marc Touati.
« Si ce secteur venait à s’enrayer, sous les coups de boutoir d’un environnement international déprimé, c’est toute la branche manufacturière qui souffrirait », prévient de son côté Alexander Law (Xerfi).
Seuls les secteurs où la France dispose d’un très fort avantage comparatif comme les cosmétiques, tirent leur épingle du jeu, souligne Nicolas Bouzou. En cause : le niveau toujours élevé de l’euro, qui mine la compétitivité européenne, la facture énergétique, et une situation internationale dégradée.

Le creusement du déficit commercial s’explique aussi par une hausse des importations, qui ont augmenté à 39,457 milliards d’euros en mai (contre 39,052 milliards en avril), « témoin permanent du manque de compétitivité des produits français sur le territoire national », selon Marc. Touati.
« La hausse concerne surtout les produits énergétiques (produits pétroliers raffinés) et les produits agroalimentaires (huiles végétales) », explique Bercy. Si les achats industriels « se stabilisent à un très haut niveau », les « acquisitions d’équipements de transport marquent le pas, après la réalisation de plusieurs grands contrats en avril », note le ministère.
Les importations progressent à la fois depuis l’Union Européenne et depuis les pays tiers, notamment avec l’ensemble de l’Asie.

Alors que le commerce extérieur avait contribué pour 0,2 point à la croissance française au premier trimestre, les économistes redoutent une contribution nulle, voire négative au second.
« Sachant que la consommation est mal en point, si les entreprises venaient à moins contribuer à la croissance, cela signifie qu’on se dirige tout droit vers une quasi stagnation de l’économie française au deuxième trimestre », souligne Alexander Law. « En d’autres termes, les 1,7 % de croissance que nous attendons pour cette année constituent la barre haute de notre scénario », précise-t-il.
Le Premier ministre français François Fillon a de son côté réaffirmé que la croissance atteindrait « au moins 1,7 % » cette année.

Francebourse.com, avec AFP
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