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Alimentation : Le marché mondial de la bière en ébullition

Article du 16/06/2008

La fièvre des fusions agite le marché mondial de la bière. La consolidation à marche forcée des dernières années a laissé émerger quatre poids lourds : le belgo-brésilien Inbev, le britannique SABMiller, l’américain Anheuser-Busch et le néerlandais Heineken.
Inbev vient d’annoncer une offre non sollicitée de 46 milliards sur Anheuser-Busch. Il consoliderait ainsi sa première place mondiale, avec un chiffre d’affaires cumulé de 36 milliards de dollars contre seulement 21 milliards pour le numéro deux, SABMiller.
Ce dernier s’est uni en octobre aux Etats-Unis avec Molson Coors.
Et en janvier Heineken s’alliait avec le danois Carlsberg pour démanteler le britannique Scottish and Newcastle.
Cette course à la taille se justifie par d’importantes économies d’échelle. Deux groupes qui s’allient réunissent leurs circuits de distribution, note Kris Kippers, analyste chez Petercam, et bénéficient ainsi d’un « effet de levier » sur le prix d’achat de leurs matières premières. Un avantage particulièrement appréciable quand les cours du houblon ou du malt grimpent.
L’euro fort rend certaines cibles encore plus attractives.
Mais la consolidation a aussi des causes structurelles et, au-delà des méga-fusions, de plus petits brasseurs asiatiques ou sud-américains deviennent des cibles. Depuis plusieurs années, dans les pays grands buveurs de bière d’Europe occidentale, la consommation stagne ou recule. En Asie ou en Amérique du Sud, elle explose.
Les grands groupes « sont tous présents à l’origine sur des marchés très matures, l’Europe ou l’Amérique du Nord. S’ils veulent croître en volume, ils doivent regarder vers des marchés émergents », explique Wim Hoste, analyste chez KBC Securities. D’après la fédération européenne des brasseurs, 31,8 % de la bière consommée en 2007 dans le monde l’a été en Asie, autant qu’en Europe occidentale et aux Etats-Unis réunis.
Mais l’argument clé des alliances est souvent marketing : « tout dépend des marques », souligne Kris Kippers.Le mariage d’Inbev et d’Anheuser-Busch, c’est celui de Stella Artois et Budweiser. Deux marques « premium », revendues à l’exportation avec de fortes marges. Aux Etats-Unis, si les marques locales reculent, celles qui sont importées affichaient une croissance moyenne de 6 % dans les cinq dernières années.
Faut-il attendre d’autres alliances ? « Le marché a encore besoin de consolidation » car il est fragmenté, à plus de 40 % aux mains de brasseurs locaux contre environ 15 % pour Inbev, souligne Kris Kippers. La fédération européenne des brasseurs revendique ainsi plus de 3 000 brasseurs indépendants pour « seulement quatre énormes ».
Pour les alliances entre poids lourds, « ça va devenir de plus en plus difficile », selon Wim Hoste. Mais « Anheuser-Busch pourrait organiser sa défense en devenant trop gros pour être acheté ». La presse spécule déjà sur un rapprochement avec le mexicain Modelo, qui produit la Corona. SABMiller va aussi devoir réagir, relève Kris Kippers.

Francebourse.com, avec AFP
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