Hier, la première séance du second trimestre s’est achevée sur une bonne pêche pour la plupart des places boursières mondiales.
En France, la Bourse de Paris a réalisé mardi sa quatrième meilleure performance de l’année sur une séance. Le CAC 40 a bondi de 3,38 %, profitant de l’accueil optimiste réservé aux nouvelles du secteur financier, pourtant mitigées, et indifférent à la confirmation par l’AMF de soupçons de délits d’initiés dans l’affaire EADS. L’indice parisien a ainsi engrangé 158,93 points à 4 866,00 points, dans un volume d’échanges élevé de 6,589 milliards d’euros.
On est certes encore loin de la plus forte hausse de l’année datée du 24 janvier (+ 6,04 %) qui faisait suite à des baisses de très forte ampleur. Mais ce gain de 3,38 % hier, le CAC a montré une belle forme alors qu’il avait ouvert en léger repli. L’indice parisien a franchi le seuil des 4 800 points peu après 15h00. Il n’avait plus atteint ce niveau depuis le 29 février. Le CAC a ensuite flirté avec la barre des 4 900 points pour finir à 4 866 points.
Ce matin, la Bourse de Paris a ouvert en hausse, l’indice CAC 40 progressant de 0,82 % à 4 906,06 points.
Même tendance sur les places européennes. Le FTSEurofirst 80 a progressé de 3,34 % à 4 817,07 points. Londres a gagné 2,64 %, Francfort 2,84 % et l’Eurostoxx 50 3,36 %. Les autres places européennes étaient également en hausse : la Bourse suisse prenant 3,74 %, Amsterdam 2,53 %, Milan 2,84 %, Lisbonne 1,66 % et Madrid 3,24 %.
En Asie, la Bourse de Tokyo a clôturé à un plus haut d’un mois. Le Nikkei a terminé avec un score de presque 4 %. Séoul, également portée par les bancaires, a terminé à un plus haut de 11 semaines.
A Wall Street, l’euphorie a également régné hier. Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a gagné 3,19 % à 12 654,36 points et le Nasdaq, à forte composante technologique, a pris 3,67 % à 2 362,75 points, selon les chiffres définitifs de clôture. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a lui monté de 3,59 % à 1.370,18 points.
Wall Street semble avoir tiré un trait sur son plus mauvais trimestre en plus de cinq ans et commencé le nouveau trimestre sur « l’espoir que le pire de la crise du crédit pourrait être derrière », a commenté Andrea Kramer, analyste de Schaeffers.
Le début de la journée d’hier avait pourtant été marqué par plusieurs mauvaises nouvelles dans le secteur financier, avec les nouvelles dépréciations annoncées par UBS et l’avertissement sur résultats de Deutsche Bank.
La banque suisse a annoncé mardi des dépréciations de 37 milliards de dollars et attend une perte de 12 milliards de francs suisses (7,6 milliards d’euros) au premier trimestre. UBS s’est révélée en quête d’argent frais, avec une nouvelle augmentation de capital de 15 milliards de francs suisses (environ 8,3 milliards d’euros) pour compenser des dépréciations d’actifs abyssales. Cette augmentation de capital est intégralement souscrite par quatre grandes banques d’affaires.
Autre annonce marquante : celle de la banque d’investissement Lehman Brothers qui était la cible de rumeurs de difficultés financières et qui va faire appel au marché pour 4 milliards de dollars. Dans un premier temps, Lehman Brothers avait évoqué la somme de 3 milliards de dollars. Les titres émis, d’une valeur faciale de 1 dollar, auront une valeur liquidative unitaire de 1 000 dollars, a précisé la banque dans la journée. Le groupe de Wall Street a également souligné avoir reçu « un intérêt substantiel de plusieurs investisseurs clé » pour son émission. Le succès de l’opération de Lehman est un signe encourageant pour le secteur. Cette augmentation de capital va « sécuriser » la solvabilité du groupe, dont le titre progresse en Bourse de près de 10 %.
Finalement, les investisseurs se sont réjouis du succès de la levée de fonds de la banque d’investissement Lehman Brothers. D’aucuns pensent que la période des dépréciations d’actifs touche à sa fin.
L’ensemble du secteur bancaire américain s’est envolé face à cette perspective : Merrill Lynch a bondi de 12,96 %, JP Morgan de 9,43 %, Goldman Sachs de 6,94 % et Citigroup de 11,3 %. En France, même emballement : Société Générale a grimpé de 9,48 %, BNP Paribas de 6,04 %, Axa de 6,7 %, Crédit Agricole de 8,21 % et Natixis de 7,85 %.
Par ailleurs, hier, des indicateurs économiques un peu meilleurs que prévu ont encore ajouté à l’optimisme du marché. Ainsi, si l’activité industrielle aux Etats-Unis a continué de se contracter, les analystes s’attendaient à bien pire. L’indicateur ISM de l’activité industrielle pour en mars est ressorti à 48,5 mais reste sous la barre des 50 témoignant d’une contraction de l’activité.
Les dépenses de construction aux Etats-Unis ont également limité leur recul en février à 0,3 %. Sur un an, le recul s’élève à 3,5 % en février. Pour le mois de janvier, elles ont été révisées à - 1 % contre - 1,7 % en première estimation.
Les investisseurs ont également noté la légère baisse de l’indice PMI du secteur manufacturier en mars en zone euro.
Hier l’euro chutait face au dollar, la devise américaine profitant d’un regain d’intérêt pour les marchés actions grâce aux augmentations de capital programmées par UBS et Lehman Brothers. Le billet vert bénéficiait également de la publication d’un indice ISM manufacturier plutôt meilleur que prévu.
Et le pétrole revenait vers la barre symbolique des 100 dollars le baril. Au titre du premier trimestre, on notera que le brut léger américain a enregistré en moyenne une hausse de 68 % par rapport aux trois premiers mois de 2007 et une progression de 8 % par rapport au quatrième trimestre 2007.
Les analystes attendent aujourd’hui la publication des stocks de brut américains hebdomadaires attendus en hausse de 2,3 millions de barils.
A suivre également dans la journée le rapport ADP sur l’évolution de l’emploi privé américain, le discours du président de la Fed, les commandes à l’industrie américaine pour février et l’indice des prix à la production pour la zone euro pour février.