Depuis Abidjan, le dirigeant de Simat, Stéphane Eholie a bien voulu répondre à nos questions.
Simat (Société Ivoirienne de Manutention et de Transit) est spécialisée dans les prestations de services de transport et de services logistiques.
Francebourse.com : Pouvez-vous nous en dire plus sur vos activités ?
Stéphane Eholie : Simat est une entreprise locale qui œuvre dans les métiers des auxiliaires de transport avec des prestations de transit maritime et aérien, de manutention (chargement, arrimage, transbordement, transfert, etc.), de transport et d’entreposage. Notre travail consiste à prendre totalement en charge l’acheminement de produits finis et semi-finis, comme le cacao, les balles de coton, le caoutchouc…, de l’usinage jusqu’au port d’Abidjan et au bateau. Nos activités sont uniquement terrestres, nous ne sommes pas armateurs de navires.
Simat est également présente à l’aéroport d’Abidjan pour l’aérien.
Par notre activité de transit, nous sommes les troisièmes sur la place d’Abidjan, derrière la multinationale Bolloré et une entreprise ivoirienne. En ce qui concerne la manutention, nous nous classons au 5e ou 6e rang national.
Francebourse.com : Vous êtes la première société d’Afrique de l’Ouest à être cotée sur la place parisienne. Qu’est ce que cela vous apporte ?
Stéphane Eholie : De la visibilité et de la crédibilité. Aujourd’hui, Simat est bien mieux connue sur Abidjan qu’elle ne l’était il y a six mois.
Mais aussi une grande fierté. Mon sentiment est que la Simat a eu une opportunité historique et que coter à Paris est un symbole important pour lutter contre l’ « afro-pessimisme » et montrer que l’Afrique est impliquée dans la mondialisation. De plus, c’est un bel effet d’annonce que d’introduire une société ivoirienne sur une Bourse européenne alors que la Côte d’Ivoire, depuis sa crise, est considérée comme un pays à risque. Mais, il revient au pays de restaurer la confiance qu’il inspire et son image de marque, via notamment des élections libres et transparentes.
Francebourse.com : Ce ne sont pas là les seules raisons, je suppose.
Stéphane Eholie : En effet, nous voulions chercher, via cette introduction à la Bourse de Paris, un moyen de lever des capitaux pour soutenir notre croissance. En Afrique de l’Ouest, le loyer de l’argent tourne autour de 14 % pour des prêts de 3 à 4 ans. Jusqu’à présent, nous avons financé des emplois longs avec des ressources courtes et notre endettement était donc élevé.
En Bourse, nous voulons chercher des ressources longues, changer notre profil d’endettement en passant de court à long terme. Notre objectif est de revenir d’ici fin 2008 à une orthodoxie financière en la matière.
Francebourse.com : A quoi servira cet argent ?
Stéphane Eholie : L’idée est de renforcer les fonds propres pour revenir à des ratios conformes au système bancaire et alimenter notre croissance. Par ce levier, nous souhaitons financer des investissements de renouvellement pour augmenter notre productivité et des investissements pour augmenter notre capacité de production et ainsi répondre à la demande de la clientèle.
D’ores et déjà, nous ressentons sur notre activité les effets positifs de l’introduction en Bourse. Notre chiffre a augmenté de manière très sensible. Au titre de l’exercice 2006, nous avons réalisé un chiffre d’affaires d’environ 9,6 millions d’euros pour un résultat net de 460 000 euros. Les résultats de l’exercice 2007 (calendaire, ndlr) seront présentés fin mars. Nous visons une croissance de notre chiffre d’affaires d’au moins 10 %, dans la lignée de ce qui s’est faite entre 2006 et 2007.
Francebourse.com – Propos recueillis par Alexandra Voinchet
