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Bourses : Le London Metal Exchange lance ses premiers contrats sur l’acier

Article du 25/02/2008

Le London Metal Exchange lance aujourd’hui ses premiers contrats à terme sur l’acier, des outils contre la volatilité des prix qui, en pleine flambée du minerai de fer, pourraient séduire nombre d’acteurs du marché, malgré le refus de grands noms comme ArcelorMittal d’y participer.
Producteurs et consommateurs d’acier pourront échanger des « billettes » d’acier destinées à fabriquer des barres renforcées, sur la centenaire Bourse des métaux de Londres. Un secteur qui représente, assure le LME, 160 millions de tonnes échangées chaque année, et croît au rythme de 40 % par an depuis 2000, sous l’effet de l’industrialisation et de l’urbanisation des pays émergents.
Ces produits semi-finis, membres de la famille des « aciers longs », seront livrés en Extrême-Orient - en Malaisie et en Corée du Sud, à Istanbul et à Dubaï, des points de livraison qui « reflètent le flux des échanges » mondiaux, selon la place financière.
« C’est le geste le plus important du LME depuis des années, même si le décollage de ce nouveau marché peut prendre du temps », souligne Perrine Faye, analyste de BaseMetals. Le contexte joue en faveur du LME. La production d’acier s’établit actuellement à des niveaux record et les prix sont très volatils, notamment en raison de la hausse des prix du minerai de fer. Les principaux fabricants d’acier d’Asie viennent ainsi d’accepter la hausse de 65 % par rapport à l’an dernier du prix du minerai de fer, demandée par le brésilien Vale, plus gros producteur mondial.
Les contrats à terme apportent une protection face aux fluctuations des prix. Malgré cela, la cotation de l’acier devrait se heurter à plusieurs obstacles : la Bourse de Londres devra évangéliser une profession qui n’a pas l’habitude de ces produits financiers complexes. Surtout, elle devra compter avec les réticences des grands noms de l’acier. Lakshmi Mittal, PDG du numéro un mondial du secteur, a ainsi fait savoir la semaine dernière qu’il comptait rester hors du jeu. « Les contrats à terme ne sont pas la solution », a-t-il estimé, soulignant qu’ils n’ont pas empêché la volatilité des autres métaux traités sur le LME.
« Certains industriels craignent de perdre le contrôle des prix. Un grand argument est que la cotation de l’acier va attirer les spéculateurs et que les cours pourraient s’écarter des fondamentaux du marché, comme ce fut le cas pour le nickel en 2006 », décode Perrine Faye.
« Le marché devrait apporter une transparence qui n’est pas forcément dans l’intérêt des aciéristes », ajoute un autre expert du secteur sous le couvert d'anonymat.
Mais la taille du marché de l’acier devrait permet au LME de se passer des poids lourds du secteur. « La plus petite des sept catégories qui le composent est plus grande que l’ensemble des métaux de base. Il ne faut qu’un petit pourcentage de ce marché massif » pour que les contrats réussissent, relativise David Thurtell, analyste de BNP Paribas.
Enfin, le LME devra ferrailler contre des concurrents eux aussi aimantés par l’acier : la Bourse américaine des matières premières, le Nymex, prépare pour 2008 le lancement d’un contrat d’acier à terme sur le marché nord-américain. Et la Bourse des matières premières de Dubaï (Dubaï Gold and Commodities Exchange) a lancé en octobre son propre contrat sur les barres renforcées.
La cotation des « billettes » se fera par étapes : aujourd’hui, les échanges débuteront seulement sur la plate-forme électronique et par téléphone, les premières livraisons ne seront exigibles qu’à compter du 28 juillet. « L’idée est d’obtenir peu à peu une liquidité suffisante quand les échanges à la criée commenceront le 28 avril », précise Adam Robinson, du LME.


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