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Santé : Vaccination contre l’hépatite B, des responsables de laboratoire mis en examen

Article du 01/02/2008

Quatorze ans après la campagne nationale de vaccination contre l’hépatite B, les responsables de deux laboratoire ayant mis au point et commercialisé le vaccin ont été mis en examen hier pour « tromperie aggravée ».
Plus de 20 millions de Français (le tiers de la population) ont été vaccinés entre 1994 et 1998 contre le virus de l’hépatite B, maladie à l’origine de cirrhoses ou de cancer du foie. 1 300 d’entre eux ont subi des effets secondaires neurologiques dont un millier de scléroses en plaques, selon certaines estimations.
Lancée en 1994 par Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, la campagne nationale de vaccination contre l’hépatite B a été suspendue en 1998. A partir de 1997, ont été déposées plusieurs plaintes pénales.
Les responsables du laboratoire « SmithKline Beecham » (aujourd’hui GlaxoSmithKline, GSK) et de la société Pasteur Mérieux MSD - Aventis Pasteur (aujourd’hui Sanofi Pasteur MSD), deux laboratoires ayant fabriqué le vaccin, sont poursuivis pour « tromperie sur les contrôles, les risques et les qualités substantielles d’un produit ayant eu pour conséquence de le rendre dangereux pour la santé de l’homme », selon une source proche du dossier.
Le laboratoire Pasteur MSD est également mis en examen, en tant que personne morale, pour « homicide involontaire » pour la mort d’une patiente, Nathalie Desainquentin, décédée en 1998, à l’âge de 28 ans d’une sclérose en plaques et dont les parents se sont constitués partie civile.
En septembre 2003, la Cour de cassation rendait un arrêt indiquant que le lien entre la vaccination et la sclérose en plaque ne pouvait être tenu pour acquis. Mais en 2004, une étude de la revue américaine Neurology suggérait un lien entre le vaccin et la maladie. Depuis, le lien de causalité a été pris en compte en 2007 par le Conseil d’Etat dans le cas d’une infirmière de Sarreguemines (Moselle), atteinte d’une sclérose en plaques, à la suite d’une vaccination obligatoire contre l’hépatite B.
Dans cette affaire, la responsabilité des autorités de l’Etat est aussi pointée du doigt. La campagne de vaccination, encouragée par les pouvoirs publics, comparaît l’hépatite B au Sida et affirmait que le virus pouvait se transmettre par la salive, ce qui est faux. Elle a rapporté beaucoup d’argent aux laboratoires qui ont écoulé 70 millions de doses.
En octobre 2002, une première expertise avait mis en cause l’attitude des pouvoirs publics coupables, selon le rapport, de « désinformations » et de « dissimulations ».

Francebourse.com, avec AFP
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