Afrique subsaharienne : l’élevage menacé par le Sida
Article du 04/12/2007
Le virus du Sida touche 60% des 15-49 ans en Afrique subsaharienne qui compte aujourd’hui 11,4 millions d’orphelins. L’élevage est l’une des principales sources de revenus de la région et apporte également une sécurité alimentaire à beaucoup de ménages ruraux. Mais aujourd’hui ce secteur clé est menacé par le VIH.
Avec une population en âge de travailler de plus en plus affectée par la maladie, moins de personnes sont disponibles pour s'occuper du bétail.
Les animaux sont souvent vendus pour couvrir les dépenses médicales ou les frais funéraires.
Ainsi la taille des troupeaux se réduit, ce qui entraîne une baisse des produits de l'élevage tels que le lait, les oeufs, la viande, etc.
« En Zambie, une étude de la FAO a montré que dans le passé, il était rare que les ménages affectées par le VIH/sida vendent une génisse ou une vache laitière, alors que cela est courant maintenant. D'où des effets à court et long terme qui peuvent être dévastateurs sur les revenus et la sécurité alimentaire des familles », affirme Simon Mack, expert de la FAO en développement zootechnique.
Quand le père de famille tombe malade, les femmes et les enfants doivent prendre soin du bétail sans avoir toujours les connaissances, l'expérience, le temps ou les ressources nécessaires. Et parfois, lorsqu’il décède de la maladie, les lois sur la succession ou coutumes locales prévoient que le bétail ou les autres animaux d'élevage passent à une autre famille, privant la veuve et ses enfants de cette ressource indispensable.
La FAO estime que l'élevage peut jouer un rôle important pour atténuer l'impact du VIH sur les communautés rurales. « Les volailles, les moutons et les chèvres peuvent fournir aux ménages affectés un capital renouvelable et un revenu tout en améliorant leur régime alimentaire », note l’organisation dans un communiqué. « Ces espèces sont faciles à élever, peu coûteuses, prolifiques et dotées d'un cycle de reproduction court ».
